Le 31 décembre dernier, le ministère des travaux publics a procédé à la reception technique des soixante premiers kilomètres de l’autoroute Yaoundé – Douala. Si on exclut la phase de la conception qui aura duré plus de quatre ans, les travaux de construction avaient démarré en octobre 2014. Lesdits travaux devaient durer moins de 15 mois. Paul Biya et l’État du Cameroun espéraient réceptionner l’infrastructure en octobre 2018. Et on ne parle que de la phase 1, sans les bretelles de raccordement. Encore moins de voie de contournement ou des péages autoroutiers.
La seconde phase, longue de 136 kilomètres, n’a pas débuté. Le ministre des travaux publics estime qu’au vu de la structure de développement, la construction devrait être rapide:
« Exécutée en mode PPP [Partenariat public-privé], cette phase est rendue à l’étape d’appel d’offres restreint, après la publication le 5 octobre 2020, de la liste des trois partenaires retenus à l’étape d’appel public à manifestation d’intérêt. La conception durera 15 mois et les travaux 48 mois »
Nganou Djoumessi, Ministre des Travaux Publics
Aucune entreprise camerounaise n’aurait soumissionné
Si cette autoroute ne sera pas terminée avant au moins six ans, Paul Biya s’est projeté loin. Il a décidé de nommer ces différentes infrastructures. Le président de la République pourrait cependant ne jamais inauguré aucune de ces autoroutes. Son mandat à la tête du Cameroun vient à échéance en 2025. Or si on s’en tient à la moyenne du rythme des travaux d’infrastructures au Cameroun, la moitié des travaux ne sera pas réalisé d’ici là.
Le coût de construction de la phase 2 est estimé à 812,8 milliards de FCFA (hors taxes). 690,6 milliards servira à l’infraastructure autoroutière. Le raccordement des bretelles coutera 74,3 milliards. Quant au contrôle et aux indemnisations, des montants de 36,7 milliards et 11,2 milliards respectivement y seront consacrés.
Aucune entreprise locale n’aurait soumissionné au vu des exigeances financières associées. Trois soumissions auraient été enregistrées. Il s’agit du groupement français Sogea-Satom-Vinci/Razel-Fayat, du Portugais Mota Engil Engenharia Construcao Africa et du groupement chinois Sinohydro-PCRB-SDHS.