Le 21 juillet 2025, une cour d’appel fédérale américaine a autorisé l’administration Trump à mettre fin au statut de protection temporaire (TPS) pour environ 8 000 Camerounais résidant aux États-Unis, selon un article publié par BBC News Pidgin le 22 juillet 2025. Cette décision, qui affecte également 14 600 Afghans, s’inscrit dans une politique migratoire plus stricte. Malgré les conflits armés persistants au Cameroun, le Département de la Sécurité intérieure (DHS) estime que la situation s’est suffisamment améliorée pour justifier la fin de ce programme.
Le lundi 21 juillet 2025, une cour d’appel fédérale a levé une injonction qui empêchait l’administration Trump de supprimer le TPS pour environ 7 900 Camerounais et 14 600 Afghans. Ce programme, instauré sous l’administration Biden, protège temporairement les ressortissants de pays en crise, leur permettant de vivre et de travailler légalement aux États-Unis. La décision, qui prend effet au 4 août 2025 à 23h59, expose ces migrants à un risque d’expulsion rapide, bien que certains puissent demander l’asile ou d’autres formes de protection.
L’organisation de défense des droits des migrants, CASA, avait intenté une action en justice contre le DHS pour bloquer cette mesure, arguant que la fin du TPS mettrait en danger les bénéficiaires. Bien que la cour ait reconnu que CASA présentait une « demande plausible », elle a jugé que les preuves fournies n’étaient pas suffisantes pour maintenir l’injonction, permettant ainsi au DHS de poursuivre son plan.
Qu’est-ce que le TPS et pourquoi le Cameroun en bénéficiait-il ?
Le TPS, prévu par la loi américaine sur l’immigration et la nationalité, permet au Secrétaire à la Sécurité intérieure, après consultation avec d’autres agences, d’accorder une protection temporaire aux ressortissants de pays confrontés à des conflits armés, des catastrophes naturelles ou d’autres crises majeures. Les bénéficiaires peuvent rester aux États-Unis sans risque d’expulsion et obtenir un permis de travail, à condition de respecter les critères du programme.
Le Cameroun a été désigné pour le TPS en juin 2022 pour une période initiale de 18 mois, en raison du conflit armé dans ses régions anglophones et des attaques de Boko Haram dans le nord. Cette désignation a été prolongée pour 18 mois supplémentaires, jusqu’au 7 juin 2025, afin de protéger les Camerounais de retours forcés dans un pays jugé dangereux.
Pourquoi le TPS a-t-il été retiré pour le Cameroun ?
En avril 2025, la Secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé la fin du TPS pour le Cameroun et l’Afghanistan, estimant que les conditions dans ces pays ne justifiaient plus cette protection. Selon son communiqué du 6 avril 2025, bien que des violences subsistent dans le nord du Cameroun (Boko Haram) et dans les régions anglophones (séparatistes), ces crises seraient désormais « largement contenues » et limitées à trois des dix régions du pays. Noem a affirmé que les Camerounais pouvaient retourner dans la majorité des régions sans menace grave pour leur sécurité.
Elle a également soutenu que maintenir le TPS pour ces migrants était « contraire à l’intérêt national des États-Unis ». Cette décision s’inscrit dans la volonté de l’administration Trump de renforcer les politiques migratoires et d’accélérer les expulsions, un engagement clé de sa campagne électorale.
Les implications pour les Camerounais aux États-Unis
La fin du TPS expose environ 7 900 Camerounais à un risque d’expulsion à partir du 4 août 2025. Parmi eux, seuls 200 détenteurs de cartes vertes seront épargnés, selon les estimations du gouvernement américain. Les autres devront soit demander l’asile, soit solliciter une protection sous la Convention contre la torture, des démarches longues et incertaines. Les conditions au Cameroun, marquées par des violences persistantes, des violations des droits humains et une crise humanitaire affectant plus d’un million de déplacés, rendent le retour risqué, selon des organisations comme Casa de Maryland.
Cette décision affecte particulièrement les communautés camerounaises au Texas, qui abrite la deuxième plus grande diaspora camerounaise aux États-Unis. Les avocats des migrants, comme Ryan Downer du Washington Lawyers’ Committee, soulignent que le DHS n’a pas respecté les délais légaux, notamment l’obligation de donner un préavis de 60 jours avant la fin du TPS, ce qui pourrait prolonger automatiquement la protection jusqu’en décembre 2025 si un juge se prononce en ce sens.