Une série d’incendies frappe la région de l’Extrême-Nord. Samedi dernier un incendie d’origine inconnue s’est déclenché au camp des personnes déplacées internes de Grea, dans la commune de Kolofata. Le bilan fait état de 03 enfants morts calcinés.
Les incendies dans les camps de déplacés dont récurrents. Le 30 mai 2021, 600 déplacés internes de ce camp s’étaient retrouvés sans abris à la suite d’un violent feu qui avait ravagé leurs maisons construites en matériaux provisoires.
Il arrive parfois que ces incendies soient d’origine criminelle. En aout 2020, au moins 18 personnes avaient été tuées au cours d’un assaut contre un camp de déplacés près de Nguetchewe, un village à la frontière avec le Nigeria dans l’Extrême-nord du pays. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait condamné fermement cette « attaque délibérée et violente » sur un site abritant 800 personnes déplacées internes.
En août 2022, 385 372 personnes déplacées internes (PDI) et 138 152 personnes retournées étaient enregistrées dans la région de l’Extrême-Nord. Soit une augmentation de 2% pour les PDI et 6% pour retournées, par rapport à février 2022. La principale cause des nouveaux déplacements (88%) reste les conflits armés. Les retours ont souvent été favorisés par l’amélioration de la sécurité, l’accès à la terre cultivable dans la zone de retour, et les conditions difficiles dans les milieux d’accueil.
Mais depuis le début de cette année, le représentant du HCR au Cameroun, Olivier Beer a fustigé un regain d’attaques de la secte islamiste Boko Haram dans cette partie du pays. « 4 villageois tués par Boko Haram, le 3 février, dans le village de Merchikar, Cameroun. Ces criminels ont aussi incendié une maison, volé des denrées alimentaires et du bétail. Ces crimes de guerre provoquent déplacement forcé et afflux de réfugiés à Minawao », a-t-il écrit récemment sur son compte Twitter.