Ce déficit est principalement due aux effets de la crise sociopolitique qui perdure dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.
La crise sécuritaire qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ont un impact conséquent sur le Produit Intérieur Brut (Pib). En effet, elle a induit une perte au niveau national de 0,8 point de croissance du (PIB) en 2019 et 0,3 point en 2020. « Ces pertes de point de croissance correspondent à une perte réelle cumulée sur le PIB, au niveau national, de 421,3 milliards francs CFA entre 2017 et 2020 », a expliqué Paul Tasong, le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
Selon le site Investir au Cameroun, face aux députés, le Minepat délégué qui présentait le Plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord à l’Assemblée nationale a révélé que ce sont les baisses enregistrées dans plusieurs secteurs d’activité qui sont responsables de cette contre-performance. Le secteur le plus paralysé est le secteur agricole. Concernant la filière banane, l’un des secteurs économiques prioritaires de la région du Sud-Ouest avant la crise, la production est partie de 125 019 tonnes en 2016 pour s’établir à 16 897 tonnes en 2019, avec l’arrêt complet des activités de la Cameroon Development Corporation (CDC) au cours de l’année 2018. « Toutefois, la production a repris en 2020 pour atteindre 21 132 tonnes. Au premier semestre 2021, près de 16 272 tonnes avaient déjà été produites », explique le ministre. Pour la filière du riz paddy, celle-ci a connu une baisse moyenne annuelle de 14,5 % entre 2017 et 2019, avant d’enregistrer une augmentation de près de 10% de la production en 2020.
Projets non exécutés
Le ministre fait savoir que la crise a également eu un impact significatif sur les dépenses publiques. « Un nombre important de projets n’ont pas pu être exécutés au cours de la période 2017-2019 pour un montant total de 16,4 milliards de F CFA, malgré l’augmentation des dotations budgétaires au cours de ladite période. Dans cette optique, les taux d’exécution du BIP, base ordonnancement, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont restés relativement faibles (avec une moyenne estimée à 64,4% et 68,2 respectivement) entre 2017 et 2019 avant de connaître une hausse significative en 2020 (83,7 % et 89,9 % respectivement) », a-t-il précisé.
Environ 45 % du cacao produit dans le pays est cultivé dans le Sud-Ouest, et 75 % du café arabica camerounais vient du Nord-Ouest, selon l’organisation nationale du patronat, le Gicam. Selon l’Ong Human is Right, installée à Buea, la capitale régionale du Sud-Ouest, la crise a entraîné une hausse de 70 % du taux de chômage dans l’agriculture dans cette région.