Alors qu’il souhaitait se rendre à l’étranger, le ministre des Finances Louis Paul Motaze s’est vu servir une fin de non recevoir par le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute.
C’est une tradition au Cameroun. Lorsqu’un ministre souhaite se rendre à l’étranger, il doit requérir l’autorisation du premier ministre, chef du gouvernement. Le ministre des Finances s’est soumis à cet exercice. Louis Paul Motaze a écrit à sa hiérarchie pour lui fait savoir qu’il souhaite conduire une délégation à l’étranger pour la signature avec la Société Générale de Surveillance (SGS) dont le siège se trouve à Genève en Suisse, l’avenant au contrat relatif au programme de sécurisation des recettes douanières de nouvelle génération.
La date et le nom du pays d’accueil n’ont pas été divulgués. Mais le 23 février 2023, le SG des services du premier ministre a écrit au ministre des Finances pour l’informer que Joseph Dion Ngute n’a pas accordé une suite favorable à sa demande.
L’interdiction de Louis Paul Motaze liée à l’affaire Martinez Zogo ?
Du coup, certaines sources proches de la Primature à Yaoundé, font croire que l’affaire Martinez Zogo serait la raison officieuse pour laquelle le Chef du gouvernement a demandé à Louis Paul Motaze de surseoir à son voyage. « Le nom du ministre Motaze a été cité lors des auditions liées à l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Tout comme celui de Laurent Esso, le ministre de la justice. Le Chef de l’Etat pourrait donner à tout moment son haut accord pour l’audition de ces deux ministres. Ils doivent être disponibles. Je crois que c’est pour cette raison que le PM a dit non », explique un abonné du sérail à Cameroon-info.net.
Rappelons que Martinez Zogo avait été kidnappé dans la nuit du 17 janvier 2023 à Yaoundé. Son corps sans vie, présentant des signes de tortures, a été retrouvé le 22 janvier. Le chef de l’Etat a ensuite instruit une enquête mixte gendarmerie – police. Celle-ci a conduit à l’interpellation d’une trentaine de personnes, notamment des éléments et responsables de la Direction générale de la recherche extérieure, le PDG du groupe de presse l’Anecdote et certains de ses proches. Tout ce monde est gardé à vue dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la défense (SED) à Yaoundé.