Après l’incident à Nguti, dans la région du NOSO, Médecins sans frontières (MSF) rompt le silence et donne sa version des faits.
Le gouvernement camerounais accuse Médecins sans frontière de prendre en charge illégalement des séparatistes et de les exfiltrer. Preuve à l’appui, la dénonciation a été peu diplomatique. A la suite de ces allégations, l’organisation humanitaire s’inquiète de la sécurité de son personnel. « Les allégations de complicité avec tout acteur dans un conflit mettent les patients et le personnel de MSF en danger grave et immédiat », peut-on lire dans un communiqué.
Relatant sa version des faits, MSF dit voir reçu un appel concernant une personne blessée ayant besoin d’une assistance urgente dans la zone de santé de Tinto. « L’une de nos ambulances a réussi à le récupérer le lendemain matin dans la région d’Ashum et compte tenu de son état grave, il a dû être transféré à Mutengene via Kumba pour des soins chirurgicaux », déclare l’Ong.
« Comme convenu et fait régulièrement », poursuit l’organisme, « … MSF avait contacté les autorités militaires locales au préalable, les avait informées du transfert d’un patient blessé à Mutengene et avait partagé son âge et son sexe comme demandé. Malgré cela, l’ambulance est arrêtée par les forces de sécurité camerounaises au poste de contrôle de Nguti . Ils sont contraints de retourner à Mamfe, où le patient a dû être soigné et stabilisé. ».
Ce nouvel incident vient remettre en cause la neutralité de MSF en zone anglophone (NOSO). En effet, il y a un an, le gouvernement camerounais a suspendu les activités de l’Ong au Nord-Ouest. Selon MSF, cette suspension a eu des conséquences désastreuses pour les personnes dans le besoin. Elles n’ont pas eu accès aux soins de santé de base et aux services d’urgence que l’Ong offre .