Dans une ordonnance signée le 24 avril dernier par le président du tribunal militaire, Misse Njoge Jacques Baudouin annonce le dessaisissement d’Oyono Ebessa Prosper, le juge d’instruction civil qui a placé les mis en cause de l’assassinat de Martinez Zogo sous mandat de dépôt.
L’affaire ministère public et Martinez Zogo contre Amougou Belinga et autres pourrait prendre une nouvelle tournure. Un nouveau juge d’instruction militaire, le nommé Sikati II Kamwo Florent Aimé est désormais en charge du dossier. Le dessaisissement d’Oyono Ebessa Prosper est justifié par le président du tribunal militaire par la « passivité observée ». Une situation qui selon lui pourrait entre autres « faciliter la dissimulation des charges susceptibles de contribuer irréfutablement à la manifestation de la vérité ».
Enlevé le 17 janvier par des inconnus dans la banlieue de la capitale devant un poste de gendarmerie, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez », 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard. « Son corps a manifestement subi d’importants sévices », avait annoncé le gouvernement.
Le 4 mars aux aurores, Jean-Pierre Amougou Belinga, patron de presse, a été inculpé pour « complicité de torture » car, soupçonné d’être impliqué dans le meurtre de Martinez Zogo. Le patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) Maxime Eko Eko et d’autres mis en cause de cette institution ont également été placés sous mandat de dépôt pour « torture, complicité de torture, omission de porter secours, arrestation et séquestration aggravées en coaction et violation de consignes de coaction ».