« La longévité d’un homme au pouvoir peut devenir un facteur de grave ralentissement ». Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, le président du Pcrn s’inquiète des conséquences du long règne du président Paul Biya au pouvoir.
Ci-dessous l’intégralité de sa tribune :
En attendant 2022 parlons de vieillesse.
La longévité-vieillesse même extrême ou extraordinaire, est indiscutablement pour un humain une Grâce divine.
Oui, vieillir est une Grâce.
Et une vieille personne est une chance pour toute communauté humaine qui sait en prendre soin.
La longévité d’un homme au pouvoir, à la tête d’un Etat en revanche, peut dans certains cas devenir un facteur de grave ralentissement et même d’effondrement lorsqu’elle se conjugue à la longévité-vieillesse.
Il est rarement bon en dehors des monarchies, que la longévité au pouvoir coïncide avec la longévité de l’homme qui est au pouvoir, surtout lorsque la constitution fait de lui l’alpha et l’oméga de la décision politique.
Il y a alors de fortes chances que l’ordre gouvernant devienne sclérosé par le haut et incapable de se renouveler. Donnant même la fausse impression qu’il est dépourvu de talents et de compétences. Car il devient captif du groupuscule qui contrôle le « vieux » et sombre inexorablement sous des maux tels le favoritisme et l’étouffement des talents, la corruption, la prédation frénétique, le népotisme.
Cet ordre gouvernant qui est officiellement sous les ordres d’un humain affaibli naturellement par l’âge, est en réalité un ordre désarçonné. Certains de ses membres bluffent par une fausse sérénité, d’autres laissent fleurir dans leurs esprits le rêve de dauphinat.
« … Que le peuple se lève pour y mettre fin »
Enivrés par le sentiment de puissance légitime que procure la proximité physique, générationnelle, familiale ou administrative avec le « vieux », ils croient illusoirement que le consensus attentiste autour du « vieux » leur sera transféré. Dans cette perspective, ils accumulent donc de plus en plus d’argent dans l’expectative d’avoir le plus grand pouvoir d’achat de consciences le moment venu, ils exploitent à fond leurs positions de pouvoir pour construire le bluff méritoire autour de leurs profils personnels ce qui donne lieu à un intéressant mercato de hauts fonctionnaires avant l’heure… et même d’opposants pourquoi pas…
Mais à la vérité c’est à qui survivra à ses concurrents tous aussi illégitimes les uns que les autres. Ainsi ils s’abîment « à la hache ». Epervier est au service de celui qui a la faveur de l’écoute du « vieux » sur le moment.
Quand cette situation dure, il faut absolument que le peuple se lève pour y mettre fin. C’est d’un sursaut collectif méthodique de survie qu’il s’agit.
Par Jordan Z.