Le 16 mai dernier, à Yaoundé, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe, a présidé un atelier de validation de la stratégie de développement de la filière riz. L’objectif de cette stratégie est de stimuler la production locale de riz et de réduire les importations qui prédominent actuellement sur le marché. Le pays vise à porter sa production à 750 000 tonnes d’ici 2030, afin d’atteindre un taux d’autosuffisance de 97%.
Gabriel Mbairobe a déclaré : « Notre objectif est non seulement de produire, mais également de rendre disponible sur les marchés un riz de haute qualité à des prix compétitifs. Cela implique la modernisation des moyens de production par le biais de la mécanisation agricole, la réorganisation des acteurs de la filière, ainsi que la participation accrue du secteur privé en amont et en aval. »
Dans les faits, le Cameroun prévoit d’aménager 60 000 hectares pour le riz irrigué et 200 000 hectares pour le riz pluvial, tout en produisant 6 000 tonnes de semences certifiées par an d’ici 2030. Le gouvernement envisage également de fournir aux producteurs des motoculteurs, des mini-moissonneuses, des batteuses et des décortiqueuses dans divers bassins de production.
Le coût total de cette stratégie est estimé par le Minader à 385 milliards de FCFA, dont 298 milliards de FCFA seront alloués aux périmètres irrigués et 87 milliards de FCFA aux autres biens et services. Les fonds nécessaires seront mobilisés auprès des partenaires au développement, du secteur privé et du budget d’investissement public.
Il est important de rappeler que le riz et le poisson congelé sont les principaux produits alimentaires importés au Cameroun. Selon l’Institut national de la statistique (INS), le pays a importé 652 565 tonnes de riz pour un montant de 162,5 milliards de FCFA au cours des dix premiers mois de l’année 2022. Cette quantité représente à elle seule 4,6% du total des importations du Cameroun, qui s’élèvent à 3 601 milliards de FCFA pour la période considérée.