Quelques minutes après la décision du Commissaire du Gouvernement, Jean-Pierre Amougou Belinga a été conduit à la prison de Kondengui. Cette célèbre prison est celle qui accueille les prisonniers d’horizon divers. Et comme au Cameroun, rien ne se fait comme partout ailleurs, des quartiers de luxe y jonchent les « élobi ». Malgré le crime abominable de Martinez Zogo, Jean-Pierre Amougou Belinga va certainement être dans une suite présidentielle. Il n’est pas n’importe qui.

Depuis 17h30 vendredi, les suspects de ce meurtre sont certainement passés par des moments invivables. En effet, l’attente aura été longue. Si les plus engagés estimaient que cette longue tendance ne pouvait servir à libérer le suspect nuitament, certains ont fait le guet. À travers les réseaux sociaux, la population était briefé dès qu’il y avait du nouveau.

C’est cette force des réseaux sociaux que les politiciens redoutent. Les médias, désormais totalement vulgarisés, freinent la propagation des manipulations. Bâtie pour protéger les intérêts personnels des dirigeants politiques, la justice camerounaise savait que sa décision pourrait déclencher une suite d’événements incontrôlables.

Saura t-on qui a assassiné Martinez Zogo ?

N’en demeure moins qu’on accuse cette justice de partisannerie. C’est que plusieurs jours se sont passés avant que le commanditaire présumé et sa clique ne soient inquiétés. Cela leur a permis de faire disparaître toute trace de preuves contre eux. Les chefs d’accusation en font foi puisque aucun des suspects ne repondra du meurtre ou de l’assassinat du célèbre journaliste.

Pour la justice camerounaise, Martinez Zogo n’est pas mort. Il a été kidnappé, torturé, sans plus. C’est d’ailleurs ce que pense Inès Belinga, le chef du département de la communication du groupe L’Anecdote. Dans un communiqué rendu public au nom du Groupe l’Anecdote, elle se félicite que son patron ne soit accusé que de « complicité de torture par aide ». Il va donc séjourner dans une prison où le Directeur est une de ses proches. Il sera gardé par les mêmes gardes-prisonniers qu’il employait dans son domaine du quartier BEAC et qu’il payait grassement. On s’imagine donc le traitement princier.

Avec ces chefs d’inculpation, il est clair que Jean-Pierre Amougou Belinga va continuer à gérer ses affaires sans interruption à partir de ses appartements privés. Et cela présuppose qu’un nettoyage en bon et dû forme va être lancé contre tous ceux qui se sont levés contre lui.

Mais si aucun chef d’assassinat n’a été retenu, qui a donc tué Martinez Zogo ?

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