Enquête sur la question du nombre de mandats du Président National du MRC Maurice Kamto depuis les premiers Statuts de 2012.
Sur la question du nombre de mandats du Président National du MRC, – et par extension des principaux membres du Directoire de ce parti avec lesquels il est élu sur la même liste -, l’enquête de #AGA dans les instances du Mouvement pour la renaissance du Cameroun révèle que cette question était déjà réglée par l’article 27 des tout premiers Statuts adoptés par un Congrès , le tout premier de ce parti tenu du 29 au 30 septembre 2012 à son siège au quartier ODZA à Yaoundé. En rappel, après que les installations de l’école privée La Gaieté à Vallée Bastos dans la même ville initialement réservées pour cet événement de légitimation de la transformation en MRC de l’ancien parti de Alain Fogue, ont été déclarées le matin même « indisponibles » par ses propriétaires/gestionnaires.
L’article 27 a) de ces Statuts de 2012 adoptés à cette occasion disposait ainsi que «le Président National du parti, les Vice-Présidents, le Secrétaire National, les Secrétaires Nationaux Adjoints sont élus au début de chaque Convention ordinaire ou, le cas échéant, extraordinaire, pour un mandat de cinq ans renouvelable deux fois, au scrutin de listes».
Dans la perspective de la tenue de la Deuxième Convention du MRC qui a eu lieu du 13 au 15 avril 2018 au Palais des Congrès à Yaoundé, une Commission de refonte des Statuts et du Règlement intérieur du MRC mise en place par le Directoire du parti proposa des réformes certes marginales mais importantes en ce qu’elle outre qu’elle allegeait la composition du Bureau en en expurgeant les secrétaires nationaux tout en y intégrant le Trésorier national anciennement nommé ainsi qu’était institué un secrétaire général assisté d’un SGA à la place de l’ancien Secrétariat national.
Ainsi, placée sous la présidence de Maître Emmanuel Simh, 3e Vice-Président du parti, cette Commission a rendu ses conclusions après plusieurs mois de travail. Elles resumaient les contributions faites par tous les organes de base du MRC du Cameroun et de la diaspora, sur la nouvelle organisation du parti qui pendant 5 ans venait de subir toutes de vexations de l’administration.
Relativement à la question du nombre de mandats du Président National du MRC, objet d’une polémique bien camerounaise, au lendemain de la sortie télévisée de Me Michelle Ndoki, la vice-présidente des FMRC (Femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun), qui se déclarant candidate à la présidence nationale du parti lors de la 3eme Convention nationale annoncée pour 2023, a prétendu que les statuts du parti interdisaient un nouveau mandat a l’actuel président national, l’article 27 des Statuts de 2012 est devenu l’article 28 dans le projet des Statuts issus des travaux de ladite Commission.
Comme si elle pressentait une telle interprétation future hasardeuse de l’article 28, la Commission Simh avait introduit dans le projet des Statuts, dans ses dispositions finales notamment, une nouvelle, en l’occurence l’article 48. Ce projet des Statuts ainsi amendé et proposé aux délégués au Congrès par la Commission ad hoc a été adopté par les congressistes ainsi réunis au Palais des Congrès lors de la deuxième Convention nationale du parti réunie du 15 au 18 avril 2018.
En rappel, c’est au cours du même raout politique qu’élu président national du MRC, Maurice Kamto fut officiellement investi candidat du parti pour l’élection présidentielle d’octobre courant.
Ensemble donc, les nouveaux articles 28 et 48 des Statuts de 2018, depuis lors en vigueur dans le parti et donc opposables à tous ses militants sont ainsi libellés: « Article 28: le Président National du parti, les Vice-Présidents, le Secrétaire Général et le Trésorier National sont élus au début de chaque Convention ordinaire ou, le cas échéant, extraordinaire, pour un mandat de cinq ans renouvelable deux (2) fois, au scrutin de listes ». Et <<Article 48 : DE L’APPLICATION DE L’ARTICLE 28 DES STATUTS: Les dispositions de l’article 28 des présents Statuts qui limitent à deux (2) le nombre de renouvellement des mandats du Président National, des Vice-Présidents, du Secrétaire Général et du Trésorier National ne s’appliquent pas au mandat exercé avant l’adoption de la modification des présents Statuts par la Convention d’avril 2018».
Ainsi considéré et à la lumiere des faits historiques rassemblés et de l’analyse des textes auxquels #AGA a eu accès en ligne et vérifié l’authenticité, aucune disposition des statuts du MRC, qui bien que limitant au total à 3 mandats continus possibles pour les principaux dirigeants permanents élus au Congrès de 2018, n’empêche, sauf decision personnelle contraire de l’un quelconque d’entre eux, la possibilité d’une nouvelle candidature au Directoire national du parti. Cette habilitation statutaire commence bien entendu par sa tête de liste en 2018 et représentant légal du parti qu’est le président National, actuellement Maurice Kamto.
L’actuel principal opposant camerounais et challenger du président Biya lors de la dernière présidentielle en octobre 2018, peut donc, s’il le souhaite, être candidat à la présidence du parti en 2023 mais aussi en 2028. Et si les militants en règle, délégués au Congrès, adoubent sa liste, être leader du MRC pendant une dizaine d’années à venir. C’est la froideur des textes, boussole de chaque organisation sérieuse.