Le principal opposant au régime du RDPC, Maurice Kamto, va se présenter à l’élection présidentielle 2025. Si toutes griffes dehors, le parti-État avait tenté de bloquer cette candidature d’un homme qui ne laisse personne indifférent, l’agrégé en droit avait de multiples options devant lui.
Dans une première saillie, il avait porté le débat sur le fait que son parti, le MRC, pouvait investir un candidat. Il a forcé le débat sur le principe du mandat impératif des élus. Cela a laissé entrevoir des incohérences entre la constitution du Cameroun et la loi électorale. En plus, il a fragilisé certains penseurs de la République sur leur interprétation de certains articles des textes. La notion de part représenté à l’Assemblée Nationale a ainsi fait parti des débats sans fin dans les arcardes du pouvoir. Pour les juristes proches du parti au pouvoir, la représentation se veut être ceux des partis s’étant présentés aux élections.
CODE ÉLECTORAL
ARTICLE 120.- Les candidats à l’élection du Président de la République sont tenus de faire une déclaration de candidature revêtue de leur signature légalisée.
ARTICLE 121.-
(1) Les candidats peuvent être :
- 1°) soit investis par un parti politique ;
- 2°) soit indépendants, à condition d’être présentés comme candidat à l’élection du Président de la République par au moins trois cents (300) personnalités originaires de toutes les Régions, à raison de trente (30) par Région et possédant la qualité soit de membre du Parlement ou d’une Chambre Consulaire, soit de Conseiller Régional ou de Conseiller Municipal, soit de Chef Traditionnel de premier degré.
(2) Le candidat investi par un parti politique non représenté à l’Assemblée Nationale, au Sénat, dans un Conseil régional ou dans un Conseil Municipal doit également remplir les conditions prévues à l’alinéa (1) ci-dessus applicables aux candidats indépendants.
Lesdites personnalités doivent apposer leurs signatures légalisées par les autorités administratives territorialement compétentes sur les lettres de présentation. Une même personnalité ne peut apposer qu’une seule signature et pour un seul candidat.
La loi exige la nullité du mandat impératif. Mais les décideurs du parti-État pervertissent cette notion qui sied si bien à leur fin pour écarter un candidat populaire; répondent les opposants. Alors que le débat continue à battre son plein, Maurice Kamto a décidé de contourner tout ce beau monde et a annoncé le 16 juillet que sa candidature sera déposée à Elections Cameroon vendredi 18 juillet à 10:00.
Alors que les supputations allaient bon train, une copie de sa signature légalisée a été rendue public. Cela n’émane pas de ses soins. C’est donc avec surprise que l’on se rend compte qu’alors qu’il avait ouvert un débat à gauche, Maurice Kamto a bifurqué à droite avec cette autre solution.
Coup de génie politique ? La suite nous édifiera.