Alors que des voix des fidèles musulmans s’élèvent pour dénoncer le prix exorbitant du pèlerinage à la Mecque de cette année, le parlementaire Cabral Libii fait des propositions pour alléger le coût du voyage.
Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration de Cabral Libii :
Le 27 mai 2022, le Ministre de l’Administration Territoriale, Président de la Commission Nationale du HADJ, a rendu public le prix du HADJ 2022. Il s’élève à 3 294 000 FCFA, montant qui constitue la somme de 11 postes de dépenses énumérés dans le communiqué. En 2019, date de la dernière édition, le prix s’élevait à 2 292 000 FCFA. Il y a donc une augmentation de plus de 01 million de FCFA.
Cette augmentation est jugée abusive et inacceptable par les musulmans camerounais, malgré les justifications fournies par le MINAT dans son communiqué du 27 mai, notamment :
- Le cours élevé du dollar ;
- La hausse du prix des services Moassassa par les autorités saoudiennes ;
- L’augmentation de la TVA de 5% à 15%. L’Association Islamique Culturelle du Cameroun (ACIC) a sollicité à cet effet l’arbitrage du Président de la République en contestant ce qu’elle qualifie de « forte injonction de l’Etat » et de « mafia », tout en rappelant par comparaison, les tarifs en vigueur au Tchad et en Centrafrique voisins qui seraient beaucoup moins élevés.
Les musulmans relèvent globalement quatre problèmes saillants :
- Le retour à une centralisation étouffante du MINAT imposée aux pèlerins en supprimant l’enregistrement au niveau communal et départemental pour l’instituer exclusivement dans les services des Gouverneurs de Régions ;
- La médiocrité du service d’accompagnement au lieu du pèlerinage caractérisée parfois par l’abandon pur et simple des pèlerins ;
- Le caractère exorbitant du prix ;
- L’opacité des modalités d’obtention de l’agrément d’encadreur.
L’indignation générale autour de cette nouvelle tarification met en relief l’affairisme rampant qui se développe malheureusement autour de l’organisation du Hadj. S’il est vrai que les tarifs du HADJ sont en augmentation partout dans le monde, il demeure que les proportions de cette augmentation au Cameroun sont sujettes à caution.
CE QU’IL FAUT FAIRE POUR APAISER
- La gratuité des tests COVID pour les participants ;
- L’allègement des procédures administratives et un retour à la décentralisation ;
- La levée de l’opacité sur le processus de recrutement des encadreurs ;
- La réforme de la commission du HADJ afin que sa présidence soit assurée par un musulman ayant déjà participé au HADJ, ce qui offre la garantie d’une meilleure compréhension des enjeux y relatifs.
Une large majorité de musulmans s’accordent pour dire qu’il est possible de fixer un prix raisonnable du Hadj dans la fourchette comprise entre 2,6 millions et 2,8 millions. Le rôle protecteur de l’Etat consiste aussi à garantir l’épanouissement spirituel des citoyens. Et comme par le passé cet objectif peut être atteint au moyen d’une subvention de l’Etat. Nous respectons la volonté de ceux des musulmans qui souhaitent vivre, dans un effort personnel méritoire, avec dignité, sobriété et discrétion ce pilier de leur religion, mais il est aussi des musulmans, plus nombreux, qui n’avaient pas anticipé une telle inflation de ce coût. Il est du devoir de l’État, non point de leur faire aumône, mais de les PROTÉGER.
J’invite tous mes collègues parlementaires musulmans à prendre leurs responsabilités afin qu’une issue rapide soit trouvée aux inquiétudes des croyants voulant effectuer le 5ème pilier de l’ISLAM après deux années d’interruption.
CL