Depuis l’annonce de la hausse des prix des produits pétroliers à la pompe des voix s’élèvent de tout bord pour fustiger cette décision du gouvernement entrée en vigueur ce 1er février. Dans la classe politique, l’augmentation au litre de 15% pour le super, 25,2% pour le gasoil et 36,5% pour le pétrole vendu aux industriels par la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) qui passe est une pilule difficile à avaler.
« La présente augmentation est la preuve de l’incurie, de l’incompétence, de l’absence de direction (vision claire et rigueur méthodologique dans sa mise en œuvre) et surtout d’éthique de ceux qui dirigent le Cameroun depuis 1982, sans réelle capacité de prévision ou d’anticipation. Les camerounais sont peu à peu conduits au bord du précipice. », s’offusque le député PCRN Cabral Libii.
Pour l’économiste Louis-Marie Kakdeu, cette hausse des prix « est accompagnée de deux mesures sociales insignifiantes et inappropriées à savoir : 5,2% d’augmentation des salaires et environ 11% de proposition d’augmentation du SMIG ». Selon le membre de la Shadow Cabinet du SDF, cette augmentation aurait pu être éviter en « réduisant simplement 2 taxes sur 26 à savoir la taxe spéciale (110 FCFA) et les droits de douanes (24,39 FCFA) », propose-t-il.
« La véritable raison de l’entêtement du gouvernement est la présence du FMI qui est le gendarme de la dette. Le gouvernement n’augmente pas les prix parce que le poids de la subvention est intenable comme annoncé. Il augmente parce qu’il faut payer les dettes de l’État. Et c’est le pauvre contribuable qui va payer pour la gestion patrimoniale du pays », se désole Louis-Marie Kakdeu.
La chef d’entreprise Rebecca Enonchong réputé pour ses prises de paroles n’a pas manqué de laisser son appréciation à la suite de la décision du gouvernement. « Augmentation de plus de 25.22% pour le Gasoil. C’est énorme ! Les camions, les bus, les groupes électrogènes. Ces augmentations seront ressenties dans tous les domaines », a-t-elle sommairement écrit.