Le Cameroun a aidé le Québec à résoudre la rareté de la main d’oeuvre et notamment celle des services de santé. Le gouvernement du Québec a décidé de fixer la limite du nombre de demande de résidence permanente en provenance d’un même pays. Cette mesure vise à « renforcer la diversité » des origines des candidats, selon les termes de l’arrêté ministériel. Les Camerounais, qui ont été particulièrement actifs dans ce programme ces derniers mois, seront parmi les premiers impactés.
Un quota de 25 % par pays
Le ministre de l’Immigration a instauré un plafond de 25 % pour les demandes provenant d’un seul pays dans le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ). Concrètement, les ressortissants d’un même État ne pourront pas représenter plus du quart des candidats admis dans ce programme. Cette règle, publiée dans la Gazette officielle du Québec, sera en vigueur pour une période d’un an, jusqu’au 9 octobre 2025.
Bien que le texte ne cite pas explicitement le Cameroun, les données récentes montrent que ce pays est directement concerné. En effet, entre janvier et septembre 2024, plus de 12 000 Camerounais ont été invités à déposer une demande de résidence permanente via le PRTQ, soit 52 % du total des invitations émises. Une proportion bien au-dessus du nouveau seuil fixé.
Québec – Camerounais… une relation gagnant – gagnant
Le PRTQ, entièrement géré par le gouvernement québécois, fonctionne sur un système de points qui prend en compte plusieurs facteurs : domaine de formation, maîtrise du français, âge, niveau d’études, entre autres. Les candidats éligibles sont ensuite invités à postuler via la plateforme Arrima, avec des tirages organisés une à trois fois par mois. Certaines invitations ciblent spécifiquement les personnes ayant une offre d’emploi hors de Montréal ou exerçant des métiers en pénurie de main-d’œuvre.
Le Cameroun, où environ 11,5 millions de personnes parlent français, est devenu un vivier important pour le Québec ces dernières années. Dès fin 2022, il figurait en tête des pays d’origine des candidats les plus performants dans le bassin du PRTQ. Des missions de recrutement, comme les Journées Québec, y ont été organisées pour attirer des talents.
La France en tête, mais loin du seuil de 25 %
Si le Cameroun est actuellement en tête des demandes, c’est généralement la France qui domine les statistiques globales d’immigration au Québec. Entre 2019 et 2023, 14 % des nouveaux résidents permanents étaient français, contre 9 % pour la Chine, 5,9 % pour le Cameroun et 5,6 % pour l’Algérie. Cependant, aucun de ces pays n’atteint le seuil de 25 % désormais imposé.
Cette mesure, prévue par la Loi sur l’immigration du Québec, n’avait pratiquement jamais été utilisée auparavant. Elle s’inspire en partie du modèle américain, où une limite de 7 % par pays est appliquée pour certaines catégories d’immigration permanente, comme la réunification familiale ou le parrainage professionnel. Les États-Unis organisent également une loterie pour les résidences permanentes afin de favoriser les pays à faible taux d’émigration.
Une décision qui suscite des réactions
Alors que cette décision vise à promouvoir une plus grande diversité, elle pourrait également susciter des débats sur son impact sur les candidats issus de pays fortement représentés, comme le Cameroun. Les autorités québécoises devront désormais trouver un équilibre entre diversité et attractivité pour les talents internationaux.