Les producteurs camerounais s’organisent pour limiter les risques de famine engendrés par la guerre russo-ukrainienne.

Accompagner les mécanismes de substitution aux importations par la prise d’initiatives visant la promotion de farines locales en vue de remédier à la dépendance aux féculents importés, tel est donc le projet du gouvernement porté par des organisations paysannes. Car, reconnaît-on, « la production de la farine locale demeure artisanale ». En effet, face à la rareté des farines de blé provenant principalement de la Russie et d’Ukraine, faisant passer le prix de la tonne sur le marché mondial de 200 mille F CFA à fin 2021 à 280 mille F CFA en mars 2022, le gouvernement veut renforcer la production et la transformation agricoles conformément à la mise en œuvre de la politique d’import/substitution et de préférence nationale.

Il s’agit entre autres du riz, du mais, du soja, du mil, du sorgho, du manioc. L’idée selon le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) qui a présidé  du 23 au 24 août 2022 à Yaoundé, les travaux de l’assemblée générale de la Plateforme des Promoteurs des Farines Locales au Cameroun (Profalcam), instance faitière des acteurs du secteur, vise à poursuivre les investissements dans un vaste programme d’accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais également des agro-industries dans une optique de transformation à grande échelle. Tout ceci pour contrer la courbe des importations. « Au regard de la flambée des cours du blé dont le prix de la tonne sur le marché mondial est passé de 200 mille francs CFA en fin 2021 à 280 mille F CFA en mars 2022, l’inflation des prix des produits faits à base de farine de blé, notamment le pain, les pâtes alimentaires, constitue un enjeu à la fois économique, financier et social », a avoué Alamine Ousmane Mey.

En effet, c’est depuis 2017 que l’idée de la mise en place d’une plateforme de promoteurs de farines locales fait son chemin. Ce groupe de travail interministériel élargi à la société civile, chargé de faire des propositions pour la création d’une plateforme des promoteurs de farines locales au Cameroun, a pour mandat d’organiser et structurer le secteur autour d’une instance faitière pouvant regrouper toutes les parties prenantes.

« Ce regroupement a pour but de faciliter leur encadrement et d’influer sur le marché, en vue de sortir notre pays de la dépendance des produits venus de l’extérieur », a laissé entendre Zoutene Doufene, directeur général de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. En clair, les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les consommateurs et les services du secteur ainsi que les responsables du ministère du Commerce, de l’Agriculture, de l’Industrie…, ont donc adopté la charte du code de bonne conduite de l’instance ainsi que la mise sur pied de son Conseil exécutif permanent.

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