Le président de l’Alliance de Forces Progressistes (AFP), Cyrille Sam Mbaka qualifie d’injustifiée, la condamnation des hauts cadres du MRC par le tribunal militaire de Yaoundé. Et interpelle le régime de Yaoundé à la prise en compte des opinions diverses.
Ci-dessous, le message du président national de l’AFP
Le Cameroun traverse des périodes difficiles depuis un long moment, avec la crise anglophone qui ne cesse de s’enliser, les percées de Boko Haram qui endeuillent les familles dans le septentrion, les conflits ethniques qui ont émaillé la scène dans plusieurs régions du pays et causé des pertes en vies humaines et de sérieuses fissures de notre tissu social, les accidents routiers qui cette année encore ont fait de nombreux morts et maintenu notre pays en tête des pays les plus meurtriers de la zone franc.
C’est dans ce contexte que l’AFP (Alliance des Forces Progressistes) a appris la condamnation à de lourdes peines de prison, de plusieurs cadres et militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Ces décisions judiciaires nous paraissent injustifiées et ne peuvent concourir qu’à déshumaniser notre administration et nos jeunes, ceux pour qui nous nous sommes battus pendant tant d’années, ceux à qui nous espérons encore léguer le flambeau de la reconstruction de notre Nation.
La Démocratie est un débat d’idées. Ces jeunes interpellés et gardés à vue pour certains dans des circonstances peu humaines, ont exprimé des opinions qui ressortissent de leur liberté d’expression, tant il reste clair que leur idée de fond est jusqu’ici noble : un dialogue franc et inclusif pour sortir de la crise anglophone, un code électoral consensuel et une meilleure répartition des richesses du Pays.
De pareilles intentions ne sauraient, dans un pays qui se respecte, faire l’objet de peines privatives de liberté aussi incompréhensibles.
L’AFP lance un appel au Régime de Yaoundé, en vue d’un apaisement des tensions sociales et d’une meilleure prise en compte des opinions divergentes. Aucune nation au monde ne se développe dans le musèlement de son opposition. A l’opposition, l’AFP rappelle qu’une meilleure synergie des forces permettra de mieux coordonner les actions en vue d’une prise en compte effective de nos voix par le régime gouvernant.
Le combat pour le changement ne devrait pas être l’apanage de quelques acteurs contre les autres, mais d’un front encore plus diversifié. Si nous sommes vraiment soudés, la répression qui est un héritage colonial devrait céder la place à un pays plus ancré dans les valeurs démocratiques et ancestrales : cohésion, concertation, compréhension, dialogue, pardon, vivre-ensemble, etc.
L’AFP réitère que le Cameroun de demain sera bâti par Nous tous.
C’est un Cameroun qui a besoin de l’éclairage de nos chercheurs, qu’ils soient historiens, littéraires, philosophes, médecins, pharmaciens, sociologues, ethnologues, anthropologues, psychologues, éducateurs… Le Cameroun est aujourd’hui un pays qui doit retrouver son identité républicaine, redonner à son peuple sa souveraineté authentique.
C’est ensemble qu’on le bâtira, ensemble qu’on le développera. La libération de tous les prisonniers politiques y compris ceux issus de la crise anglophone, sera donc le véritable début du chantier de la réconciliation nationale et de l’érection du nouveau Cameroun que nous souhaitons de tous nos vœux.
Fait à Douala, le 28 décembre 2021
Cyrille Sam Mbaka