C’est à travers la plume du Secrétaire Général de la Présidence de la Republique, qui informe son homologue au Premier Ministère que l’information a été rendu publique. Modeste Mopa Fotoing va quitter la Direction des Impôts pour retourner au FMI après un magistère de dix ans.
C’est en 2013, alors âgé de 38 ans, que Mopa Fotoing est nommé à ce poste. C’est d’ailleurs le plus jeune directeur général des impôts de l’histoire du Cameroun. Il entreprend de moderniser cette structure et augmente année après année le montant des recettes non pétrolières collecté par le fisc. Ces recettes ont franchi la barre de 2 000 milliards de FCFA au cours de l’année 2022.
Modeste Mopa Fatoing a mis en place une panoplie des réformes afin d’optimiser la collecte des recettes fiscales dans le pays. Parmi ces réformes, citons entre entre autres:
- la digitalisation des services;
- la création ou la réorganisation des structures spécialisées pour le suivi des PME et grandes entreprises ;
- le transfert de la collecte de certaines taxes aux entreprises (compagnies aériennes et d’assurances) ;
- l’utilisation du Mobile Money dans le paiement des impôts.
Mopa Fotoing : des réformes efficaces, mais combattues de tous
Ces reformes n’étaient pas toujours appréciées des opérateurs économiques. D‘ailleurs, le président du Gicam avait demandé en 2020 au chef de l’État son limogeage. Célestin Tawamba l’accusait de harceler les hommes et femmes d’affaires et de sacrifier l’entreprise à l’autel de la recherche des performances fiscales.
Pour arriver à ce genre de performances, il fallait être dur pas seulement envers les hommes d’affaires, mais aussi les habitués aux passes-droits. Il a dû s’opposer aux puissants politiciens, écorchant au besoin leur crédibilité. L’affaire des impôts non payés de l’homme d’affaires, propriétaire de Vision 4 TV, de Vision Finances, et de bien d’autres entreprises, a fait la une des médias en fin d’année dernière.
Ce départ, s’il est bien prouvé que cela vient d’une demande de l’intéressé, fera donc les affaires d’un peu tout le monde. Sauf bien entendu l’État puisqu’il est carrément acquis que le prochain sera un gestionnaire docile et facile à manipuler.
[…] la digitalisation des services, qui réduit au maximum le contact entre les agents du fisc et les contribuables ; la création ou la réorganisation des structures spécialisées pour le suivi des PME et grandes […]