Le combat a fait long feu. Il y a quatre jours, le général de division Esaïe Ngambou s’en est publiquement attaqué au ministre de l’Administration territoriale (Minat) Paul Atanga Nji, prédisant même que ce dernier partirait avant lui… Le président de la République, chef des forces armées, en aura décidé autrement. Dans un décret rendu public ce 5 juillet, Paul Biya admet l’officier supérieur en seconde section. C’est d’ailleurs le seul général à être mis en retraite par le texte du chef de l’État. Ce qui apparaît comme une sanction.
En effet, le général Esaïe Ngambou avait très peu goutté le fait que le ministre de l’Administration territoriale indexe, en des termes forts, l’illégalité des activités d’une faction dissidente de l’Église évangélique du Cameroun soutenue par lui. « J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la correspondance du ministre de l’Administration territoriale. Vous voudrez bien lui dire que dans un problème où un général de division a mis son nom… il ne saurait me traiter d’individu sans foi ni loi », avait alors pesté l’officier supérieur.
« Le ministre de l’Administration territoriale informe l’opinion publique qu’un groupe d’individus sans foi ni loi sillonnent depuis quelque temps nos villes et campagnes, se prévalant d’un mandat de réforme de l’Église évangélique du Cameroun (EEC) sous la dénomination Église évangélique du Cameroun décentralisée, en abrégé EEC-D », avait écrit Paul Atanga Nji dans un communiqué publié le 8 juin.
Des mots reçus comme des balles par l’officier supérieur qui va déclarer : « on ne m’a jamais traité de cette manière. J’aurais l’occasion de le rencontrer. J’espère qu’il sera encore là. Il ne faut pas exagérer ! ».
Par ce décret, le président de la République renforce l’autorité du ministre de l’Administration territoriale, par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de sécurité (CNS).