L’armée camerounaise a déclaré le 2 mars dernier avoir arrêté « plusieurs » combattants séparatistes dans le département de Konye, région du Sud-Ouest. La Brigade d’infanterie motorisée de Buea a lancé une opération pour chasser les séparatistes de leurs cachettes.
Mais depuis l’annonce de ces arrestations, des voix s’élèvent pour dénoncer le caractère arbitraire de ces interpellations par les forces de sécurité. Selon Mandela Center International, il s’agit de « 155 jeunes et personnes âgées non armés arrêtés illégalement ». Dans une brève déclaration publiée ce mardi 21 mars, l’ONG appelle les autorités camerounaises à libérer « immédiatement » ces personnes détenues « arbitrairement » à la prison principale de Kumba.
Il n’est pas rare que l’armée s’en prenne à des personnes civiles dans les régions anglophones en proie à un guerre de sécession depuis bientôt 7 ans. Human Rights Watch a dénoncé en août 2022, des actes d’exactions commis par des soldats de l’armée dans la région du Nord-Ouest.
Au lieu de protéger la population des menaces posées par les groupes armés, les forces de sécurité camerounaises ont commis de graves violations à l’encontre des civils, obligeant beaucoup d’entre eux à fuir leur domicile.
Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch.
Selon l’organisation internationale, l’armée avait « sommairement tué au moins 10 personnes et commis plusieurs autres abus entre le 24 avril et le 12 juin lors d’opérations anti-insurrectionnelles. Des soldats ont également brûlé 12 maisons, détruit et pillé des centres de santé, détenu arbitrairement au moins 26 personnes et en auraient fait disparaître de force quelques 17 autres ».