Une correspondance confidentielle du Secrétaire général de la présidence de la République (SGPR) adressée au ministre de la justice en date du 25 juillet 2022 a fuité sur la toile. Dans cette lettre, Ferdinand Ngoh Ngoh instruit l’arrêt des poursuites engagées contre l’ancien ministre de l’eau et de l’énergie Basile Atangana Kouna.
Incarseré depuis mars 2018 dans le cadre de l’opération Épervier, Basile Atangana Kouna pourrait bientôt être libéré sur « hautes instructions du chef de l’État ». L’ex membre du gouvernement pourrait ainsi voir les accusations de « détournement de derniers publics en coaction », « complicité » des mêmes faits et « émigration clandestine » abandonnées.
Selon la correspondance de Ferdinand Ngoh Ngoh le mis en cause a « intégralement restitué le corps du délit » ce qui justifie cette nouvelle ordonnance d’arrêt de poursuites contre lui. Devant les tribunaux, l’ancien Minee et ses coaccusés s’étaient dits disposés à rembourser environ 1,2 milliard de F CFA, un montant visé par la prévention.
Pour rappel, pareille instruction avait déjà été faite par le SGPR à Laurent Esso, mais sans suite favorable. Elle était contenue dans une lettre datée du 2 décembre 2020, et précisait « d’informer le président du Tribunal criminel spécial (TCS), le procureur de la République et le ministre des Finances de ce que le président de la République a marqué son accord pour un arrêt des poursuites, ainsi qu’à la mise en œuvre des modalités pratiques de reversement au Trésor public des fonds détournés cantonné dans les comptes bancaires de l’intéressé au montant arrêté par le juge d’instruction ».
C’est dans la nuit du 21 au 22 mars 2018 que Basile Atangana Kouna, frappé par une interdiction de sortie du pays a été arrêté au Nigeria alors qu’il tentait de fuir le Cameroun. Le fugitif est extradé sur le territoire et incarcéré. Une tentative engagée dans la but de fuir la justice quelques semaines après son limogeage du gouvernement.
