Vendredi dernier, le landerneau médiatique camerounais a failli prendre feu. De sérieuses rumeurs circulaient à l’effet de Jean-Pierre Amougou Belinga. Quelques heures plus tard, le magnat de la presse s’est pavané dans les rues de la capitale en compagnie de sa garde rapprochée. Ils ont fait le tour de leur bureau sis à l’édifice Ekang, une de ses luxueuses propriétés.
Mais ce lundi aux aurores, dans le calme de la nuit de Yaoundé, alors que les coqs s’affairaient à chanter le Cocorico, les enquêteurs de la commission mixte police-gendarmerie ont décidé de passer à l’action. Ils ont défoncé les portes du domicile de l’homme d’affaires, l’ont sorti du lit et prié de les suivre.
Moins d’une semaine plus tôt, Bruno Bidjang, étudiant, était nommé directeur général de tous les médias du groupe l’Anecdote. Amougou Belinga, déjà dans l’oeil du cyclone, montrait qu’il vaquait normalement à ses activités. On peut être surpris de l’arrestation de cet animateur télé. L’une des raisons de cette arrestation serait certainement son rôle dans le meurtre de Martinez Zogo.
Une autre équipe d’enquêteurs s’est déployée à son domicile, et a procédé à son arrestation en même temps que celle de son patron.
Le colonel retraité Raymond Thomas Etoundi Nsoe, père de la troisième épouse de Jean-Pierre Amougou Belinga, a aussi été interpellé. Pour cet homme qui fut le patron de la garde présidentielle, c’est une déchéance terrible. Cela prouve l’implication des plus hautes personnalités de l’État dans l’assassinat de ce journaliste chevronné.
Avec la chute de ce magnat des médias, plusieurs pontes du régime auparavant intouchables sont plus que fragilisés. On le soupçonne de détenir des secrets sur l’ensemble de la classe politique, et peut-être même sur Paul Biya himself.