Le ministre des Travaux Publics Emmanuel Nganou Djoumessi a reconnu   subrepticement les nombreux manquements de l’Administration, devant les élus de la nation.

Le réseau routier camerounais a mal à sa chaussée. Sur les  121 501 km de routes recensés au 30 septembre 2020, « seulement 35% du réseau national et régional est en bon état » déclare Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux Publics. Pour cause, «  44% du linéaire du  réseau est couvert par des contrats actifs pour des travaux qui ne s’exécutent pas. Les raisons sont connues. Plusieurs entreprises ont abandonné les chantiers des travaux ou des études, d’autres ne se sont même pas mobilisées », reconnaît-il lors d’une prise de parole à  la Chambre basse au cours de la séance de questions orales organisée le 18 novembre 2021 au palais des Congrès.

Interpellé sur l’abandon des projets routiers  dans le Nord-Ouest qui donne l’impression que l’Etat a perdu le contrôle de cette région, Emmanuel Nganou Djoumessi se défend : « […] l’impression est effectivement erronée. En effet,  les prestataires qui poursuivent l’exécution des travaux reçoivent l’accompagnement du gouvernement qui a continué à mobiliser les ressources nécessaires. De plus, les projets n’ayant pas été menés à leur terme connaissent une nouvelle contractualisation avec une attention particulière sur le choix des entreprises partenaires ayant un encrage sociologie dans la zone et sous  l’accompagnement des forces de défense, le cas échéant. Mais jusque là, peu d’entreprises se manifestent ».

Un mauvais état des infrastructures routières qui a entre autres conséquences, des milliers de morts chaque année. Selon les statistiques de la sécurité routière, 3275 personnes sont mortes des suites d’accidents de la circulation en 2020 au Cameroun. Des chiffres en augmentation significative car en 2018, il y a eu 16 583 accidents de la route et 1 500 décès dans le pays selon  la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). A en croire les statistiques de cette institution onusienne, le risque de mortalité routière dans le pays est estimé à 26,7 personnes pour 100 000 habitants, ce qui est supérieur à celui des pays voisins de l’Afrique de l’Ouest.

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