Estimée à 20% la hausse annoncée des tarifs de Gaz du Cameroun est rejetée par le gouvernement pour non-respect de la réglementation.
Le gouvernement camerounais s’oppose à la hausse de 20% des tarifs du gaz naturel distribué à une trentaine d’entreprises industrielles dans la ville de Douala. Cette décision, prise par Gaz du Cameroun (GDC), filiale locale de Victoria Oil & Gas (VOG), une entreprise britannique qui exploite les champs gaziers de Logbaba, est prévue pour entrer en vigueur le 1er juin 2023.
Dans une lettre adressée le 30 mai 2023 au directeur général de GDC, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga, rappelle que selon les dispositions du décret no 2023/232 du 4 mai 2023, fixant les modalités d’application du Code pétrolier, le prix du gaz naturel commercialisé sur le marché domestique doit être préalablement homologué. Par conséquent, le ministre demande à GDC de suspendre sa décision d’augmenter les prix et de lui fournir le dossier technique correspondant pour examen.
En augmentant unilatéralement les prix du gaz naturel, GDC a violé la réglementation en vigueur au Cameroun. En effet, l’article 115, alinéa 2-a du décret d’application du Code pétrolier stipule que le prix du marché des hydrocarbures gazeux vendus sur le marché domestique doit être homologué préalablement par le ministre chargé des prix, en l’occurrence le ministre du Commerce. L’homologation nécessite la soumission du projet d’augmentation des prix par l’opérateur économique, accompagné de tous les éléments justificatifs. En fonction de ces éléments, le gouvernement peut rejeter le projet, réduire l’augmentation proposée ou l’approuver intégralement.
Pourquoi GDC veut augmenter ses tarifs
Il convient de rappeler que GDC a annoncé la hausse de ses tarifs de 20% à partir du 1er juin 2023 dans une lettre adressée à ses clients le 15 mai 2023. L’entreprise justifie cette première augmentation en dix ans par la hausse significative de ses coûts opérationnels liée à la conjoncture globale. Cette décision unilatérale sera réexaminée par le gouvernement camerounais conformément à la réglementation, d’autant plus qu’une taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP) a été étendue au gaz naturel depuis janvier 2023, imposant aux entreprises consommatrices de gaz industriel une taxe de 70 FCFA par mètre cube de gaz consommé.
Parallèlement, depuis janvier 2023, l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) a augmenté d’environ 30% les tarifs de l’électricité pour les clients grands comptes, regroupant les entreprises industrielles à forte consommation énergétique. De plus, les prix du super, du gasoil et du pétrole lampant utilisés par les industriels ont également augmenté depuis février 2023, avec des proportions d’augmentation respectives de 15,8%, 25,2% et 36,5%.