Les femmes de la région de l’Extrême-Nord ont organisé une marche ce 27 décembre à Maroua pour clamer la fin des affrontements entre les communautés locales.

Munies de banderoles et de pancartes, près de 600 femmes ont marché ce 27 décembre à Maroua . C’était pour réclamer le retour à la paix dans les départements du Logone et Chari et du Mayo Danay. Réunies au sein de la Task force des femmes pour la paix, elles espèrent la fin des affrontements intercommunautaires.

Selon la présidente de cette association, Ai Jacqueline « cette marche pacifique signifie le cri de cœur des femmes face à la guerre qui a opposé les communautés qui vivaient pourtant en harmonie depuis des siècles ». Dans la même veine, elles ont apporté un soutien alimentaire aux déplacés internes. Il s’agit de ceux logés au complexe sportif de Domayo à Maroua, dans le département du Diamaré.

En effet, ils sont près de 15 000 déplacés internes recensés par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui ont fui le conflit sanglant entre Arabes Choas et Mousgoums/Massa dans la région de l’Extreme-Nord.

La raréfaction des ressources en eau à l’origine du différend dans cette région de l’Extrême-Nord 

Des affrontements ont initialement éclaté le 5 décembre dans le village frontalier d’Ouloumsa à la suite d’un différend entre éleveurs, pêcheurs et agriculteurs au sujet de la raréfaction des ressources en eau. La violence s’est ensuite étendue aux villages voisins. 

Sur le terrain, le HCR, avec les autorités, d’autres agences des Nations Unies et des partenaires humanitaires, se déploie pour fournir une aide vitale. L’agence a déclaré une urgence de niveau 2 et étend rapidement ses opérations pour aider les personnes affectées au Cameroun et les nouveaux réfugiés au Tchad.

En outre, les équipes du HCR aident le gouvernement tchadien à identifier de nouveaux sites d’hébergement situés plus loin de la frontière afin de mieux protéger les réfugiés conformément aux normes internationales.

Difficultés à accéder à de l’eau potable et des latrines 

Plus largement, les réfugiés ont un besoin urgent d’abris, de couvertures, de nattes et de kits hygiéniques. Des communautés locales accueillent quelques-uns. Cependant, la plupart dorment encore en plein air ou sous des arbres. 

Le HCR et Médecins Sans Frontières ont déployé des cliniques mobiles dans la plupart des sites de réfugiés. Le dépistage médical est en cours et les patients qui en ont besoin sont orientés vers les structures de santé nationales.

De leur côté, de nombreuses personnes déplacées internes font état de difficultés à trouver de l’eau potable et n’ont pas accès à des latrines.

Face à cette nouvelle urgence humanitaire, le HCR fait appel au soutien de la communauté internationale pour aider les personnes déplacées de force et réitère son appel à la réconciliation pour mettre fin à la violence afin que les personnes puissent rentrer chez elles en toute sécurité. 

« Nous appelons à un arrêt immédiat des violences et à un soutien de la communauté internationale pour venir en aide aux victimes et aux réfugiés », a dit M. Saltmarsh.

Le Tchad abrite près d’un million de réfugiés et de personnes déplacées internes, et le Cameroun plus de 1,5 million de réfugiés et de déplacés internes.

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