Une déclaration du renseignement des séparatistes en date de ce 20 avril charge le régime de Yaoundé de recruter des bergers Fulani (Peuls) pour combattre contre les sécessionnistes dans la région du Nord-Ouest.
La tension monte entre les séparatistes et les membres du groupe ethnique Fulani dans la région du Nord-Ouest. Ces derniers sont taxés de coopérer avec les autorités. «Le gouvernent de Cameroun a recruté des Fulani du Nigeria pour combattre en Ambazonie. A ce jour, les soldats de l’armée ne combattent plus à Donga-Mantung et Menchum. Ces localités sont maintenant cédées entre les mains des bergers Peuls», renseigne une note des sécessionnistes.
Les accusations portées contre les peuls ne datent pas d’aujourd’hui. Selon Amnesty International, entre le 22 et le 26 février 2021, au moins 4 200 personnes ont été déplacées de sept villages de Nwa (Nord-Ouest). Une conséquence des attaques menées par des comités de vigilance fulanis. Et qui ont coûté la vie à au moins huit personnes. Le même mois,les bergers peuls de cette localité ont mené une dizaine de raids d’après le Centre pour les droits humains et la démocratie en Afrique (CHRDA).
Exactions à répétition
L’ONG Human Rights Watch a également mis en cause une milice peule et des éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) dans le massacre d’au moins 21 civils, dont 13 enfants, survenu dans le village Ngarbuh en février 2020. Les enquêtes gouvernementales ont permis de démontrer que les forces de défense étaient accompagnées par 17 peuls, tous membres du comité local de vigilance.
En représailles, les combattants séparatistes s’en prennent à la communauté Mbororo qui fait partie du groupe ethnique Fulani. Ainsi, dans le Nord-Ouest, Amnesty International dénombre 162 Mbororos tués, environ 300 habitations incendiées, 102 personnes kidnappées et 2500 têtes de bétail tuées ou capturées. Récemment, une mosquée a été incendiée à Esu, une localité du département de la Menchum. Un acte mené après la mort du Fon Kum Achou Kawzuh Albert Chi criblé de balles dans une embuscade et imputée aux Mbororos.