Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a publié ce 1 er juin la liste des dix crises de déplacement les plus négligées au monde.
Le Cameroun figure dans le top 3 des pays où les crises sécuritaires sont les plus négligées au monde. Selon le Conseil norvégien pour les réfugiés, la RDC vient en tête de liste suivie par le Burkina Faso. Le NRC justifie ce rang du Cameroun en raison « d’un manque constant d’engagement politique et l’attention internationale. Le financement de l’aide stagne et l’attention des médias internationaux est restée limitée, en partie à cause des restrictions imposées aux journalistes dans le pays. », souligne l’organisation norvégienne.
Le rapport du NRC est basé sur trois crises de déplacement distinctes qui persistent à travers le Cameroun. Il s’agit de Boko Haram dans le septentrion, la crise sécessionniste ( Nord-Ouest et Sud-Ouest) et le flux des réfugiés dans l’Est dû à la crise centrafricaine.
Ces crises ont laissé 4,4 millions de personnes dans le besoin d’aide humanitaire – dont près de la moitié avaient auparavant été déracinés de chez eux selon NRC. En outre, la violence et les déplacements font grimper les niveaux de faim, laissant près de 10 % de la population en situation d’insécurité alimentaire d’ici la fin de l’année.
L’organisation humanitaire regrette le fait que les différentes crises recensées sur le sol camerounais ne reçoivent pas la même attention mondiale que celle en cours en Ukraine. « La guerre en Ukraine a démontré l’immense fossé entre ce qui est possible lorsque la communauté internationale se rallie derrière une crise, et la réalité quotidienne pour des millions de personnes qui souffrent en silence dans ces crises sur le continent africain que le monde a choisi d’ignorer », a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du NRC.