Il fallait s’attendre à une désapprobation générale de cet autre Coup d’État en Afrique qui suscite des réactions allant dans le même sens. Après tout c’est un septième coup d’État en trois ans dans ce continent. Le dernier, celui du Niger, cristallise encore les passions. La CEDEAO, appuyée par la France, menace de recourir à la force pour rétablir l’ordre constitutionnel. Désormais, l’Afrique Centrale a rejoint la contagion. Le Gabon est après tout un des bastion de la colonisation française et est un des membres du pré-carré du pays de Macron. On s’attend à ce que le Gabon soit soumis à toute sorte de pression internationale et les réactions vont dans ce sens.
Comme il fallait s’y attendre, la France « condamne le coup d’État militaire qui est en cours au Gabon », a annoncé mercredi, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement. La Première ministre, Elisabeth Borne, avait indiqué dans la foulée que la France suivait « avec la plus grande attention » la situation, lors d’une réunion devant les ambassadrices et ambassadeurs de France réunis à Paris.
Dans un communiqué publié mercredi, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) « condamne fermement la tentative de coup d’Etat » au Gabon, et dénonce « une violation flagrante » des principes de l’organisation continentale.
Moussa Faki Mahamat « appelle l’armée nationale et les forces de sécurité à s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l’intégrité physique du président de la République (Ali Bongo Ondimba), des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement ».
Le secrétaire général « condamne fermement la tentative de coup d’Etat en cours » au Gabon, selon son porte-parole Stéphane Dujarric. Antonio Guterres « note avec une grande inquiétude l’annonce des résultats des élections dans le contexte d’informations concernant des violations graves des libertés fondamentales. Il a appelé les forces de sécurité à « garantir l’intégrité physique du président de la République et de sa famille ».
Le Kremlin également a indiqué suivre la situation au Gabon avec une « profonde préoccupation ». « La situation au Gabon est un sujet de profonde préoccupation » a déclaré mercredi à Moscou à des journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La Chine quant à elle, a appelé à « garantir la sécurité d’Ali Bongo ».
Du côté du Nigéria, Ajuri Ngelale, le chargé des communications du Président, a déclaré que « le Président Bola Ahmed Tinubu suit de très près l’évolution de la situation au Gabon, avec une profonde inquiétude quant à la stabilité sociopolitique du pays et à l’apparente contagion autocratique qui semble se propager à différentes régions de notre continent bien-aimé ». il a aussi noté que le Président Tinubu, en tant qu’homme, a fait d’importants sacrifices personnels dans sa propre vie pour faire avancer et défendre la démocratie, est convaincu que le pouvoir appartient aux grands peuples d’Afrique et non au canon d’une arme chargée.
Ngelale a aussi révélé que « le Président travaille en très étroite collaboration et continue de communiquer avec les autres chefs d’État de l’Union Africaine en vue d’un consensus global sur les prochaines étapes à suivre quant à la manière dont le pouvoir au Gabon évoluera et à la manière dont le continent y réagira … ».
La Secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland, a affirmé que la situation est « profondément préoccupante ». Elle a rappelé que « la Charte du Commonwealth indique clairement que les Etats membres doivent respecter à tout moment l’Etat de droit et les principes de la démocratie ».