Le sujet est au centre d’un conclave qui réunit des experts de la Communauté à Yaoundé. Objectif : examiner et adopter les textes juridiques de la nouvelle Communauté Économique Régionale (CER).
Des représentants d’institutions et des experts en économie œuvrant pour l’intégration en Afrique centrale tiennent depuis le 09 jusqu’à ce 12 août 2022 à Yaoundé, un dîner de réflexion dans le cadre de la 5ème réunion du conseil des ministres du Comité de Pilotage chargé de la Rationalisation des Communautés Économique Régionales (CER) en Afrique centrale (Copil/CER-AC). Un seul point inscrit à l’ordre du jour : validation des projets de textes de cinq des douze domaines prioritaires d’harmonisation en vue de la concrétisation du processus de rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique centrale.
Les textes en question, sont relatifs à la libre circulation des personnes en Afrique centrale, aux questions commerciales dans la sous-région, aux mécanismes de financement de l’intégration sous-régionale. Aux questions sécuritaires et au cadre de coordination et de concertation entre la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (Ceeac) et la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). « Le Projet africain d’intégration économique s’articule, en référence au Traité d’Abuja et à l’Acte constitutif de l’Union Africaine, autour d’une dynamique de convergence, d’harmonisation et d’unification progressive des schémas régionaux d’intégration », explique Paul, Tasson, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), dans son propos d’ouverture des travaux.
En effet, le processus d’intégration régionale en Afrique centrale est marqué par la coexistence de trois CER (Ceeac, Cemac, Cepgl) qui ont chacune des programmes, politiques et instruments d’intégration. Cette situation induit des effets pervers tels que la juxtaposition et la duplication des programmes, l’atomisation du marché régional et une inflation institutionnelle. Une évaluation objective de cette situation permet donc de constater l’inefficacité de ce système d’intégration à générer des solutions pouvant contribuer durablement au développement de la région. « Si l’on adopte l’objectif suprême de la Cemac et que l’on s’en tient aux ambitions affichées par les chefs d’Etat et de gouvernement, l’avènement d’une région intégrée n’est qu’une question de temps », indique Charles Assamba Ongodo, directeur général de la coopération et de l’intégration régionale au Minepat.
Selon le Document de Stratégie d’Intégration Régionale (Dsir) 2019-2025 de la Banque Africaine de Développement (BAD), la croissance de l’Afrique centrale a été principalement tirée par le rebond des prix des matières premières, notamment le pétrole. La croissance du PIB réel de l’Afrique centrale était de 5,9 % en 2014, contre 4,9 % en 2011. Le taux de croissance du PIB de la Ceea quant à lui s’est établie à 1,5 % en 2017, contre 2,8 % en 2015 et 5,2 % en 2011. Celui-ci est même ressorti négatif à -0,31 % en 2013, fortement affecté par les contre-performances de la République centrafricaine (-36,70 %) et de la Guinée Equatoriale (-4,13 %). A l’échelle de la Cemac, le taux de croissance du PIB réel atteint 2,18 % en 2017, contre 2,25 % en 2015 et 5,12 % en 2011. Le taux est aussi ressorti négatif en 2013 et 2016, respectivement à -5, 20 % et -0,32 %.