L’organisme des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) s’est penché sur le cas de l’activiste anglophone Abdul Karim Ali arrêté une nouvelle fois le 11 août dernier à Bamenda.
Dans une dépêche publiée hier, HRW dit avoir appris des avocats d’Abdul Karim, les raisons de son arrestation. Selon ceux-ci, il a été arrêté pour « apologie du terrorisme » car en possession d’une vidéo sur son téléphone montrant des violations présumées des droits de l’homme commises par un soldat camerounais contre des civils dans les régions anglophones du pays.
Les avocats d’Ali ont déclaré à Human Rights Watch qu’ils n’avaient pas été autorisés à consulter son dossier et qu’il avait été interrogé en leur absence, en violation de la loi camerounaise. Selon ces derniers, Abdul Karim était détenu dans des conditions déplorables, dans une cellule de six mètres carrés sans fenêtres, toilettes ni matelas avec 12 autres détenus.
« Les autorités doivent clarifier le statut d’Ali et respecter ses droits. Posséder des vidéos de soldats qui auraient commis des abus n’est pas un crime. À moins qu’il ne soit rapidement traduit devant un juge et inculpé d’une infraction grave, il devrait être libéré et autorisé à poursuivre son travail. », recommande HRW.
L’organisation se remémore sa dernière arrestation qui remonte à trois ans. « Après son arrestation en 2019, Ali a été emmené au Secrétariat d’État à la défense (SED), un centre de détention notoire de la capitale, Yaoundé, où Human Rights Watch a documenté l’utilisation généralisée de la torture. Ali a été détenu au secret jusqu’à ce qu’il soit finalement rendu public en septembre 2019 lorsqu’il a comparu devant le tribunal militaire de Yaoundé et a été inculpé d’actes de terrorisme, de financement du terrorisme et de sécession. Il a été libéré le 1er novembre 2019. », a écrit Illaria Allegrozzi, Chercheur principal sur l’Afrique centrale pour HRW.