Merline Nadine E., 22 ans, s’est fait accompagner de sa grossesse à l’accouchement par trois pères convaincus d’être chacun le géniteur.
Dans la famille de Merline Nadine E., ménagère de 22 ans, tout le monde n’avait pas la même information quant à la paternité de sa grossesse. A sa mère, séparée de son père, la jeune fille avait présenté Blaise, un scieur. A son père, elle a désigné Jean-Marie, un délégué médical. Et d’autres membres de la famille savaient qu’ils avaient désormais comme « beau » Albert, surveillant général dans un collège situé à Logpom (arrondissement de Douala V). Merline Nadine a conduit sa grossesse jusqu’au bout, accompagnée par chacun des trois hommes: le délégué médical a préparé une layette, tandis que les deux autres ont donné de l’argent pour.
La surprise
En fin février dernier, Merline Nadine donne naissance à un garçon, à l’hôpital de la Cité des Palmiers. A partir de là, son jeu a commencé à se compliquer. A tour de rôle, chaque « père » demande le carnet et la déclaration de naissance du bébé, afin d’aller faire établir son acte de naissance. Merline trouve des excuses, leur dit qu’elle attend d’abord l’accord de son père… Mais au sein de sa propre famille, on a finalement compris le jeu de la jeune femme, et il n’est pas apprécié. A l’insu de Merline, les uns et les autres vont s’organiser pour faire débarquer les trois pères au même moment à la maison, sise à PK 16. C’était dimanche dernier.
Trois pères qui cherchent des solutions
Après la surprise, les «invités» du jour vont reprendre leurs esprits, et se prononcer. Pour Jean-Marie, le délégué médical, l’enfant est le sien, sans l’ombre d’aucun doute. Il invite même ses rivaux à en demander confirmation à la nouvelle maman – laquelle reste silencieuse. Albert, le surveillant général, dit que s’il n’est pas le géniteur, alors il laisse tout tomber. Et passe par pertes et profits les 200 000 F qu’il a donnés pour la layette. Le scieur, lui, est d’un autre avis: si ce n’est pas son enfant, il exige remboursement. D’ailleurs, il envisage de porter plainte au poste de gendarmerie de Sodikombo… Interrogée par un de ses oncles quant à l’identité du père de l’enfant né, Merline a obstinément gardé le silence. Aux dernières nouvelles, elle n’a encore formellement désigné personne.
Alliance NYOBIA, Cameroon-Tribune