L’avocat au barreau du Cameroun qualifie d’injustifiée la condamnation à cinq ans de prison des militants du MRC rendue par le tribunal de première instance de Bonanjo, dans le cadre de la marche organisée le 20 septembre 2020.
Plusieurs militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) ont été condamnés à cinq ans de prison la semaine dernière par le tribunal de première instance de Bonanjo à Douala, dans le cadre des manifestations réprimées du 22 septembre 2020. Selon l’avocat Mustapha Ngouana, la peine infligée aux partisans du MRC ne cadre pas avec la loi. En effet, « Le code pénal camerounais en son article 231 a prévu la sanction qu’on inflige aux personnes qui ont participé à une manifestation interdite. La peine maximale en cette circonstance est de six mois d’emprisonnement. Je regrette fortement l’attitude de ceux qui ont rendu cette décision. », a-t-il indiqué hier à l’émission Droit de réponse diffusée sur la chaine Equinoxe.
L’avocat au barreau du Cameroun s’interroge sur la gravité des faits qui sont reprochés au « marcheurs » du 20 septembre 2020. « Je me demande par quelle alchimie juridique on a pu démontrer que les personnes qui ont marché à main nue, qui n’ont pas cassé à comme cela a eu lieu à Mbenbis, qui n’ont pas barré les voies comme à Akom2 ou à Kribi, ont tout de même réussi à être condamnées à cinq ans d’emprisonnement. Il faudrait que cette rigueur inédite, injuste et injustifiée qui s’est abattue sur les militants du MRC puisse également s’appliquer aux partisans du RDPC qui ont fait pire. », s’est-il indigné.
Pour Me Mustapha Nguouana, militant du Social democratic front (SDF), le régime en place essaye de prendre le contre-pied de la volonté de Maurice Kamto qui, « a indiqué le souhait de voir ses militants emprisonnés passer les fêtes dans leurs différentes demeures. Malheureusement, réponse du berger à la bergère, on a estimé qu’il fallait absolument lui prouver le contraire ».