Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Anicet Ekane, président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), a vivement dénoncé une « opération frauduleuse » visant à écarter Maurice Kamto de la course à l’élection présidentielle.
Malgré le caractère temporaire de la décision du Conseil électoral, Anicet Ekane reste indigné. Il affirme disposer de preuves solides et annonce son intention de saisir le Conseil constitutionnel pour contester cette décision.
« Maurice Kamto et le Manidem sont victimes d’une manipulation scandaleuse. Nous avons constaté des irrégularités flagrantes. Jusqu’à minuit, le dernier jour prévu pour le dépôt des candidatures, le site du ministère de l’Administration territoriale indiquait encore mon nom comme président du Manidem. Mais dix minutes plus tard, un autre nom est apparu. Le lendemain, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, a prétendu que le site avait été piraté. Cette excuse est d’une maladresse évidente », a-t-il déclaré à Jeune Afrique.
Anicet Ekane, président du Manidem
Anicet Ekane insiste sur le caractère prémédité de cette opération, affirmant détenir des éléments concrets, notamment des enregistrements audio.
« Nous avons des preuves accablantes, incluant des enregistrements liés à ce que nous appelons l’« opération Yebga ». Ces audios révèlent clairement les préparatifs d’un complot destiné à invalider plusieurs candidatures, dont celle de Maurice Kamto. On y entend une personne expliquer les sommes reçues, les étapes du plan et même anticiper les résultats que nous constatons aujourd’hui : le rejet simultané de deux candidatures. Ces éléments prouvent une orchestration politique avec la complicité des autorités », a-t-il détaillé.
Anicet Ekane, président du Manidem
Parmi les candidatures validées par Elecam figurent celles de Paul Biya, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, mais celle de Maurice Kamto a été écartée.