Ces futurs emprunts, prévus sur la période allant de 2023 à 2025, vont porter à plus de 50% l’encours global de la dette rapporté au Produit Intérieur Brut (PIB).

Le Cameroun prévoit d’emprunter 4 974 milliards de francs CFA entre 2023 et 2025. Selon la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), l’organisme qui gère l’ensemble des fonds d’emprunts publics de l’Etat et de ses démembrements, Yaoundé va pour se faire, solliciter les prêteurs internationaux (59%) et locaux (41%). Avec en toile de fond, une stratégie de gestion qui permettra de maintenir l’encours des dettes en devises à 75% du PIB contre 25% pour les prêts domestiques. Une stratégie qui vise entre autres objectifs, une la transparence dans la gestion de la dette publique, le recours prioritaire aux emprunts concessionnels, le développement du compartiment secondaire du marché des titres publics…

Le besoin cumulé de cette enveloppe représente 5,3% du PIB. Dans le détail, le gouvernement camerounais va tenter de collecter auprès de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux 2 557 milliards via les prêts projets et 386 milliards sous forme d’appuis budgétaires. Sur le marché domestique des capitaux, Yaoundé émettra 682 milliards en Bons du Trésor Assimilables (BTA) et 1350 milliards de titres de longue et moyenne maturité (OTA) sur le marché de la BEAC. « Le gouvernement se réserve le droit de recourir aux emprunts bancaires directs et aux rachats de certaines catégories de dettes, s’il le juge nécessaire après avis préalable du CNDP (Comité national de la dette publique) », souligne la CAA.

Risque élevé de surendettement

Seulement, les prêts annoncés ne seront pas sans conséquence sur l’encours de la dette du Cameroun qui fera un bond pour se situer à 50% du PIB contre 40% à fin 2022.  Si le pays est encore loin du seuil de 70% défini au titre de la surveillance multilatérale dans la zone Cemac, reste qu’il est suffisant pour relancer le débat sur le surendettement élevé du pays. Dans un récent rapport, le Fonds Monétaire International (FMI) estime que le risque de surendettement du Cameroun est exacerbé par la possibilité de nouvelles rechutes en raison des répercussions de la guerre en Ukraine, les dérapages budgétaires dus à l’augmentation des subventions et l’intensification des tensions socioéconomiques.

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