Après sa journée de travail le 17 juillet 2023, Martinez Zogo a pris la direction de son domicile lorsque sa voiture a été volemment percutée par une autre de marque Prado. Puis, le célèbre journaliste a été enlevé par des hommes cagoullés. Ils ont pris le large et ont disparu dans la nature, emmenant avec eux l’homme de média.

Martinez Zogo tient une émission très suivie sur la chaîne Amplitude FM émettant de Yaoundé. Son émission « Embouteillages » avait de nombreux auditeurs et était l’une des plus suivies au Cameroun. Il s’attaquait aux tares de la société et ne se gênait pas pour commenter les nombreuses affaires de corruption et de détournement de fonds publics. Son activité radiophonique était intense ces derniers temps étant donné l’actualité.

Martinez Zogo: un journaliste de plus

Le Cameroun ne voit aucun mal à incriminer les hommes et femmes de média. À preuve les nombreux journalistes qui sont mis en prison à titre préventif ou pour les forcer à trahir leurs sources. Parfait Siki est gardé à Nkondengui pour des actes dont il ne se reconnait pas. Mimi Mefo a dû s’exiler hors du pays pour éviter les affres de l’incarcération.

Martinez Zogo travaillait sur l’éveil de la conscience des citoyens et dénonçait avec vigueur les détourneurs de fonds publics.

Avec le dévoilement de plusieurs documents bien gardés contenant des apparences de conflits d’intérêt et de corruption présumée entre certains hommes d’affaires bien connus et les ministres de la République, Martinez Zogo les taclait à la culotte. Son émission intelligemment positionné aux heures à grande écoute, carburait. Ses interventions, et c’était connu, agaçaient en haut lieu. Il fallait donc le faire taire puisque les intimidations de toute sorte n’auraient pas fonctionné.

Tel que le rapporte ses voisins, son domicile semblait surveillée depuis quelques semaines. Des inconnus y faisaient le guêt. Ses allées et venues étaient donc connues. Et donc que la préméditation de ce crapuleux geste a été bien planifiée.

Cameroun: des tueries de journalistes en cascade

Dans un pays où les enlèvements sont planifiés en haut lieu, et où jamais les enquêtes n’aboutissent, les bourreaux sont les mêmes qui enquêtent, et qui jugent.

Au vu du tapage médiatique et de l’absence de nouvelles quatre jours après l’enlèvement, on est en lieu de craindre pour la vie du journaliste.

C’est de la même manière que d’autres journalistes ont été enlevés. On se rappelle des cas de Paul Chouta enlevé par des inconnus, torturé et laissé pour mort. Il y a aussi Samuel Wazizi qui avait été enlevé et torturé par les services de sécurité. Il n’avait pas eu la même chance que Paul Chouta et avait succombé à ses blessures.

Le Cameroun, malgré la pléthore des médias sur son territoire, est reconnu comme étant un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Il se classe ainsi au 118e rang mondial en matière de liberté de la presse selon Reporters Sans Frontière.

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