Pendant toute la journée de samedi, plusieurs stations-service de la capitale politique étaient en manque de gasoil. Une pénurie a qui freiné le transport dans la ville.

Il est 18 heures au quartier Ngoulmekong quand Eric fait son huitième arrêt dans une station-service. « Il n’y a pas de gasoil monsieur ! », lui lâche une pompiste. Le cœur noué, le chauffeur le taxi rembourse chemin. A bord de son véhicule qui carbure au gasoil, quatre passagers et sa jauge d’essence est déjà au rouge. C’est la panne sèche assurée dans quelques minutes.

Comme Eric, plusieurs automobilistes aux moteurs diesel de la ville de Yaoundé ont dû se garer faute de ce carburant. Particulièrement dépendant des importations de carburant, le Cameroun subit les effets de la guerre en Ukraine sur la logistique. Et aussi de son prix.

Cette année, le gouvernement a déjà injecté plus de 120 milliards de FCFA pour stabiliser les prix des produits pétroliers à la pompe. Une subvention à laquelle s’oppose le Fonds monétaire international (FMI). L’institution de Bretton Woods a ainsi sommé l’État d’afficher les prix réels. Au cas contraire, la validation des différentes revues du programme triennal en cours sera gelée.

Au premier trimestre de l’année en cours, les cours des produits énergétiques ont progressé de 18,2% en raison d’une augmentation du prix du baril de pétrole (23,4 %) et du gaz naturel (3%), rapporte l’Indice composite des cours des produits de base (ICCPB), publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).

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