On le dit souvent, le Cameroun est une curiosité planétaire. Cela peut sembler être une légende, mais quand on vous l’explique, il est certain que vous ne le comprendrez pas. Cela défie en réalité toute logique. Le 10 janvier 1997, lors d’une session de l’assemblée nationale, les députés ont voté une loi sur l’octroi de visa électronique. Paul Biya l’a déposé sur sa table. Il l’a dépoussiéré ce jeudi, 2 mars 2023.
Cette loi devait permettre de faciliter l’octroi des visas aux visiteurs désirant se rendre au Cameroun. La majorité des pays du monde entier profite déjà d’une telle structure et l’on n’est pas obligé de se bousculer aux portillons des ambassades pour obtenir ce laisser-passer. A titre d’exemple, si vous vivez en Alaska et désirez vous rendre en Côte d’Ivoire, nul besoin de faire six heures de vol jusqu’à Washington pour appliquer pour le visa. À partir du site web de l’ambassade de ce pays aux USA, dans le confort de votre salon, vous faites ce qu’il faut et quelques heures plus tard, vous imprimez votre visa électronique. Partout ailleurs en Afrique, le système roule depuis des années. Il était donc temps.
Le Cameroun avait pourtant été visionnaire il y a 26 ans. Sauf que l’inertie inhérente à notre pays a bloqué l’affaire. Certains lecteurs sont en train de se dire « on va faire comment ». Mais imaginez juste qu’en janvier 1997, Bill Clinton débutait son deuxième mandat de Président des États-Unis. Ou encore, Jacques Chirac n’était qu’à sa deuxième année comme Président de la France!
Le Président de la République, Paul Biya, a donc retrouvé dans la pile des lois en attente sur son bureau celle-ci et l’a trouvé au goût du jour. Sauf que les termes et les dispositions de cette loi sont probablement devenus caduques par rapport aux attentes actuelles.
Ci-après le texte de ce decret d’application.