Le Conseil constitutionnel a rendu publique jeudi, les résultats de l’élection sénatoriale du 12 mars dernier. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a ravagé tous les 70 sièges en jeu au suffrage indirect au grand damne des partis de l’opposition, particulièrement le SDF.
Sur les 100 sénateurs sortants, le Social democratic front de Ni John Fru Ndi était représenté par 7 élus contre 93 élus pour le parti au pouvoir, le RDPC. Pour la troisième mandature, le SDF, une des principales formation politique de l’opposition se soit éjecté de la chambre haute du parlement car n’ayant obtenu aucune voix.
Une performance qui pour beaucoup d’observateurs ne surprend pas. Pour Stéphane Akoa, chercheur à la fondation Paul Ango Ela, à Yaoundé, il s’agit de “ l’éviction totale, définitive j’ai failli dire, du SDF, à la fois en raison de dissensions internes », a-t-il decks à RFI. A lui de rajouter “Cette formation a cessé de faire de la politique pour les Camerounais et est plus occupée par des gestions de conflits entre figures montantes qui veulent être chairman à la place du chairman (John Fru Ndi ndlr)”.
Évidemment, avec ce mode de scrutin de ces sénatoriales – un suffrage indirect qui favorise les formations politiques qui ont déjà des élus – il est certain que pour gagner l’élection, il faut être en ordre de marche et le RDPC sait très bien le faire dans les grands moments, notamment à des moments où la question de la succession de l’après Monsieur Paul Biya se pose, de signifier que l’on reste un parti toujours capable de gagner une élection et il est important que ce signal soit vendu de manière à ramener tout le monde à ce qui est évident : l’hégémonie du parti de Monsieur Biya ne va pas cesser de sitôt.
Stephane Akoa
