Le ministère de la défense (Mindef), à travers un communiqué publié hier reconnait ce «malheureux incident» survenu dans la journée du 19 septembre dernier à Nylbat-Andek, un village situé dans le département de la Momo, région du Nord-Ouest.
Les populations de Nylbat-Andek ont vécu l’horreur ce lundi. Trois éléments du Bataillon des troupes aéroportées de Koutaba (BTAP) «en violation des consignes, s’en sont pris à quelques habitants sur lesquels l’un des soldats va malheureusement ouvrir le feu. Le bilan de ce regrettable acte fait état de 02 civils tués», informe le capitaine de Vaisseau Cyrille Atonfack Guemo, chef de division de la communication au Mindef.
Les civils abattus par un des soldats du BTAP sont des femmes âgées de 47 et 47 ans, comme le précise le Mindef. «Le ministre délégué à la Présidence chargé de la défense regrette profondément ce tragique incident et adresse ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes durement éprouvées.»
Selon les informations du Mindef, les trois militaires de la patrouille ont été désarmés, démobilisés, sortis de la zone et mis aux arrêts à la compagnie de Gendarmerie de Mbengwi. Une enquête est ouverte pour «faire toute la lumière et de préciser les contours et les responsabilités de ce double décès, qui fera l’objet d’un traitement légal rigoureux et de régulières communications d’étapes», souligne le capitaine de Vaisseau Cyrille Atonfack Guemo.
Les exactions commises par les forces de défense et de sécurité sont régulières dans cette crise qui oppose l’armée camerounaise aux combattants séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. De mémoire, neuf civils, dont un bébé, ont été tués le 1er juin par des soldats à Missong, dans le Nord-Ouest sur annonce du ministère de la défense. Ces ont tiré « dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée » et tué quatre femmes, quatre hommes et une fillette de 18 mois, selon le ministère qui parle de « méprise » et assure que les quatre militaires incriminés sont « aux arrêts ».