Hier 14 février, marquait la troisième année jour pour jour du massacre de Ngarbuh, l’une des pires atrocités commises par les forces de sécurité depuis le début de la crise dite anglophone dedans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest du Cameroun selon Human right watch (HRW).
Le 14 février 2020, les forces gouvernementales et une milice peule ont tué au moins 21 civils, dont 13 enfants et une femme enceinte, le 14 février 2020 à Ngarbuh, un village situé dans la région du Nord-ouest du pays. A la suite de ce meurtre, une commission d’enquête a été créée le 1er mars 2020 par le président Paul Biya.
Lewis Mudge, directeur Afrique centrale de HRW
Le gouvernement a alors reconnu que ses forces de sécurité portaient une responsabilité dans le massacre, et a annoncé l’arrestation d’au moins deux militaires et d’un gendarme en juin 2020.
Trois ans , plus tard, HRW fustige le fait que rien n’a vraiment avancé dans cette affaire. « Mais depuis lors, peu de progrès ont été accomplis. Le procès, qui devait redémarrer en novembre dernier, est maintenant prévu pour reprendre le 16 février, deux jours après le 3ème anniversaire du massacre », informe Lewis Mudge, directeur Afrique centre de l’organisme de défense des droits de l’homme.
Au responsable de rajouter que « cette lenteur persistante suscite de graves préoccupations concernant la capacité du système de justice militaire à réellement rendre justice et, si c’est le cas, quand. En outre, le fait que le procès se tienne à Yaoundé, à 450 kilomètres de Ngarbuh, aura pour effet de limiter, voire d’empêcher, l’accès et la participation des familles des victimes et des témoins potentiels »