Ce n’était qu’une période de temps. Après avoir été mis à la porte du chantier du Complexe Sportif d’Olembé qu’elle a conçu et commencé à construire, l’entreprise italienne Piccini, qui a vu sa réputation trainée dans la boue, souhaite recourir à l’arbitrage de la Chambre du Commerce Internationale (CCI) de Paris, en France.
C’est cette entreprise, Gruppo Piccini, qui était l’adjudicataire du premier marché de construction du complexe sportif d’Olembé à Yaoundé. Mais le 29 novembre 2019, Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports, sur ordre du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République (Sg/PR) , Ferdinand Ngoh Ngoh, avait mis fin à ce contrat.
Les négociations entre les deux parties n’ont jamais abouti et en fin 2021, les avocats de cette entreprise ont ouvert une procédure sous-réserve de l’aboutissement des négociations susmentionnées. Selon Jeune Afrique, le dossier a été confié au ministre des Relations extérieures (Minrex), Lejeune Mbella Mbella.
Citant des sources proches du dossier, le panafricain révèle que ces deux dernières années, le président de Gruppo Piccini, Makonnen Asmaron, a sollicité de nombreuses connaissances pour tenter de convaincre Yaoundé de trouver une solution l’amiable plutôt que de passer par la case judiciaire. Il aurait, notamment, pris contact avec l’ancien Premier ministre français Alain Juppé et, surtout, avec Alpha Condé, lorsque celui- ci était encore président de la Guinée, pour qu’ils plaident sa cause auprès du chef de l’Etat, Paul Biya, et l’aident à faire pencher la balance en sa faveur.
Selon Narcisse Mouelle Kombi, le contrat de Piccini avait été résilié suite un différend avec l’Etat portant sur 28 milliards FCFA « de prétendus travaux supplémentaires. Une réclamation à laquelle ne pouvait pas légalement donner suite, faute d’éléments probants et en violation des règles des marchés publics qui prévoient que de telles revendications soient examinées après l’exécution du contrat ».
Le différend en question est lié aux 28 milliards FCFA ayant servi, selon Piccini, à la construction des préfabriqués du stade d’Olembé depuis l’Italie et leur transport par bateau jusqu’à Douala puis leur acheminement vers Yaoundé. Le gouvernement du Cameroun n’a jamais consenti à rembourser ces surcoûts au prestataire italien.
Parallèlement à la procédure contre l’Etat du Cameroun, Piccini poursuit Magil, son remplaçant sur le chantier du complexe sportif d’Olembé, qu’il accuse d’avoir récupéré frauduleusement le contrat de construction. L’entreprise italienne accuse son concurrent d’avoir, de manière illicite, obtenu des renseignements confidentiels sur elle auprès d’un de ses ex-employés, le Français Benoît Fabre, en l’occurrence. Piccini réclame à son concurrent plus de 44 millions d’euros de dommages pécuniaires et matériels, plus 5 cinq millions d’euros de dommages moraux, soit plus de 32 milliards de FCFA.
Pour mémoire, le marché de construction du stade d’Olembé par Piccini portait initialement sur un montant de 163 milliards FCFA.
Avec Ecomatin.net