Le verdict a été rendu le 29 décembre 2022 par le Tribunal militaire de Buea.
Bonne nouvelle pour cinq personnels de Médecins Sans Frontières (MSF) accusés de soutenir les combattants séparatistes dans le Sud-Ouest du Cameroun.
« Madame Mewouo Marguerite Gerzande, M. Ashu Dabinash Godlove, Madame Yvette Enjoh Mpong, M. Felix Tegwi Ndum, M. Kale Mayur Mila (de nationalité indienne) et M. Tanyi Tanyi Elvis (…)ont été déclarés non coupables des crimes de sécession et de tentative de sécession par la collégialité » informe l’Ong Mandela Center International.
Selon l’organisme qui défend les droits de l’homme, ce verdict tombe après 12 mois de détention « arbitrale » de ces employés de MSF. Il a été rendu par le Tribunal Militaire de Buea le 29 décembre 2022 au cours de l’audience criminelle présidée par le Colonel Jackson Tchinda Yemeyo, président dudit tribunal.
Pour rappel, le 26 décembre 2021, une ambulance de MSF avec à son bord une infirmière, le chauffeur et un homme blessé est interceptée au poste de contrôle de Nguti, dans la Sud-Ouest du pays. Quelques semaines plus tard, trois autres travailleurs de l’ONG humanitaire sont arrêtés.
Pour le chef de la division communication du ministre de la défense camerounaise, Serge Atonfack Guemo, MSF « entretient des relations étroites avec les terroristes opérant dans la région du Sud-Ouest, et engagerait
suffisamment divers moyens pour faciliter leurs actions sanguinaires sur le terrain » avait-il écrit le jour suivant l’arrestation des deux personnels de MSF.
En soutien à ses personnels incarcérés, l’Ong a suspendu ses activités dans cette région en proie à la crise dite anglophone depuis le 29 mars 2022. La décision de MSF a devancé le gouvernement camerounais qui envisageait de sursoir son déploiement « pour un retour définitif à la paix » dans le Sud-Ouest.