Auteure prolifique, Calixthe Beyala est au centre de l’émancipation des consciences dans son pays natal. Elle a été parmi les premières personnalités publiques à dénoncer l’enlèvement, puis l’assassinat grossier de l’un des journalistes les plus écoutés du Cameroun. Martinez Zogo dénonçait dans son émission « Embouteillages », les prévaricateurs de la République.
Il avait réussi à obtenir des documents extrêmement compromettants sur l’octroi de la majorité des marchés publique de la Présidence de la République à un seul homme d’affaires. Jean-Pierre Amougou Belinga, personnalité controversée, avait tissé autour de lui un réseau d’hommes politiques, de financiers, militaires, parmi les plus puissants.
Il ne cachait aucunement ses liens d’avec le ministre des finances. Louis-Paul Motazé, présenté comme un neveu du Président, ne s’est jamais caché pour soutenir de manière publique l’homme d’affaires. Il est même allé au bâton pour lui lors d’une séance au parlement alors que les députés voulaient savoir plus sur les subventions aux médias presqu’exclusivement attribuées à Jean-Pierre Amougou Belinga.
Avec les enquêtes qui se rapprochent de ces hommes puissants, le peuple camerounais espère que ce sera le bouton qui actionnera l’impunité.
Calixthe Beyala même dans la difficulté, trouve des proses pour expliquer ces douleurs.
Telle qu’elle explique si bien, le peuple se doutait « que c’était des politiques, les hommes puissants, qui commettaient ces meurtres. Mais jamais on avait réussi à attraper quelqu’un. On n’avait que des soupçons. On savait, mais c’est la première fois qu’on a mis la main sur ces hommes là. Et on veut que la totalité de ces puissants qui ont assassiné soient arrêtés ».