Le ministre camerounais des transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe et ses 17 homologues en charge de l’Aviation civile des États membres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) ont pris part lundi à Dakar au Sénégal, à une session extraordinaire du Comité des Ministres de l’Agence.
C’est l’heure de l’apaisement des tensions à l’Asecna. Après le mouvement de grève des contrôleurs aériens ayant perturbé du 23 au 25 septembre 2022, les services de la navigation aérienne, les ministres de tutelle se sont réunis afin de prendre des résolutions. Lesquelles ont pour objectif de mieux garantir la continuité des services fournis, et de renforcer le dialogue social communautaire, de préciser les modalités d’examen transmises par les travailleurs dans ce cadre.
A l’issue de cette réunion de concertation, « le Comité des Ministres a chargé le Conseil d’administration et la Direction générale de mettre en œuvre les 11 points de revendications ayant fait l’objet d’un accord et les 8 points restants seront examinés par l’Organe Communautaire de Concertation (OCCN), élargis aux syndicats des contrôleurs de la circulation aérienne. Un Comité de suivi des Ministres, dont le Cameroun est membre va s’assurer de l’efficacité desdites négociations. », peut-on lire dans un communiqué publié ce mercredi par le ministère des transports.
Frustration au Cameroun
A la suite de la grève de ces employés du transport aérien au Cameroun, les contrôleurs aériens regroupés au sein de Cameroon Air Traffic Controller’s Association (CATCA), ont dénoncé le mauvais traitement que leur ont infligé les autorités camerounaises.
« La CATCA déplore qu’au Cameroun, l’exécution du service minimum, comme prévu en temps de grève, a été catégoriquement empêchée. Ainsi, a-t-on assisté à l’éjection des salles de contrôle et à l’audition à la gendarmerie de plusieurs contrôleurs aériens à Douala et Garoua, ainsi qu’à la séquestration d’autres, dont une femme enceinte, à Yaoundé. Contre toute attente, les contrôleurs aériens refoulés ont été temporairement remplacés par des mains inexpertes en sous-effectif, au péril de la sécurité aérienne », a dénoncé le syndicat dans un communiqué le 13 octobre dernier.
Pour rappel, le ministre Ngalle Bibehe a exigé une prestation de service dans les aéroports du pays durant le mouvement d’humeur du mois dernier qui a paralysé le trafic aérien des 18 États membres de l’Asecna. Le membre du gouvernement avait réquisitionné les contrôleurs de la circulation aérienne des aéroports de Douala, Yaoundé-Nsimalen et Garoua.