Contrairement à la partie francophone du Cameroun, les régions anglophones plus précisément les pro-sécessionnistes célèbrent le 1er octobre. Une date qui représente la fusion du Cameroun français et de la partie sud du Cameroun britannique (Southern Cameroons) en 1961.
Dans une tribune publiée ce jour, le puissante femme d’affaires Rebecca Enonchong, attribue la crise séparatiste qui dure depuis bientôt six ans en régions anglophones à un manque de bases posées lors de cette réunification.
Il y a 61 ans aujourd’hui, la République du Cameroun et l’ancien Southern Cameroons britannique se sont réunis pour former la République fédérale du Cameroun. Les bases de cette réunification n’ont jamais été tout à fait posées, et sont à l’origine de ce que l’on appelle aujourd’hui la crise anglophone.
En 1972, la fédération a été dissoute en un État unitaire appelé République-Unie du Cameroun, en conservant les frontières de 1961 qui existent encore aujourd’hui. Puis en 1984, le président Biya, par décret, efface les traces de l’union et rebaptise le pays La République du Cameroun, qui était le nom de l’un des États entrés dans la fédération en 1961.
C’est cette même année 1984 que Fon Gorgi Dinka, un avocat, annonce l’indépendance de l’ancien Southern Cameroons et lui donne le nom d’Ambazonia, d’Ambas Bay.
Bien qu’on l’appelle crise « anglophone », ce conflit n’a pas grand-chose à voir avec la langue. En fait, de nombreux militants de cette région refusent d’être désignés comme tels, préférant le sud du Cameroun puis, pour ceux qui veulent une indépendance totale, l’ambazonien.
Contrairement à son homologue français, le Southern Cameroons avait obtenu une certaine autonomie dans la gestion de ses affaires, la soi-disant « indirect rule ». Elle était également habituée à un mode de gouvernance plus démocratique. C’est cette perte d’autonomie et la perte des mécanismes de gouvernance démocratique qui sont au cœur du conflit actuel devenu violent après la répression de 2017.