Depuis plusieurs années, Grégoire Owona, ministre du Travail depuis 2011, n’hésite pas à multiplier les attaques verbales contre Maurice Kamto. Et à voir l’intensité de ses provocations, on pourrait penser à un conflit personnel entre ces deux personnalités. On peut mettre ces faits au rang d’agression et il utilise les médias sociaux pour insuffler et alimenter aigreur avec un élan de tribalisme subséquent.
Le Contexte : Une Rivalité Politique Explosive
Grégoire Owona est aussi le secrétaire général adjoint du RDPC, le parti au pouvoir. Sur les réseaux sociaux, il ne se gène pas pour prendre un ton incisif. Sa principale cible, Maurice Kamto, ancien ministre délégué à la Justice et président du MRC. Depuis près d’une décennie, il incarne une opposition farouche au régime de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Cette rivalité, exacerbée par les échéances électorales, s’est transformée en un véritable duel verbal où Owona multiplie les critiques acerbes, souvent perçues comme des insultes contre son grand adversaire.
Alors que la course à la présidentielle s’intensifie, Owona a intensifié ses attaques. Dans une publication récente sur les réseaux sociaux, il a qualifié l’alliance supposée entre Kamto et le MANIDEM de « contre-nature ». Selon lui, le seul point de convergence entre les deux partis est la promotion de la « violence » et l’« argent ». Ces propos, relayés par des médias locaux, ont provoqué un tollé dans l’ensemble du pays. Comment un monsieur, qui en près de 15 ans dans un même ministère n’a rien fait pour les Camerounais peut-il autant diffamer ? Le taux de chômage réel dans ce pays est à presque 35% de la population active. En tant que ministre du travail, depuis autant d’années, aucun fait d’armes n’est à mettre à son actif.
Pour les sympathisants du MRC, il s’agit clairement d’une campagne de diffamation orchestrée par le pouvoir.
Les Diatribes de Grégoire Owona sont-elles une Stratégie Politique ?
Les sorties d’Owona ne datent pas d’aujourd’hui. Dès 2018, après l’élection présidentielle où Kamto revendiquait la victoire, Owona l’avait accusé de « trahison » envers Paul Biya et de promouvoir le tribalisme. En 2019, il s’était moqué de Kamto dans une devinette sur Twitter, le décrivant comme un « intellectuel qui n’ose pas affronter l’électorat ». Plus récemment, en mai 2025, il a mis en doute la légalité de la candidature de Kamto à la présidentielle, arguant que le MRC ne remplirait pas les conditions électorales nécessaires.
Ces attaques répétées soulèvent des questions : s’agit-il d’une stratégie pour discréditer un adversaire redouté ? Owona, en tant que fidèle du RDPC, semble avoir un rôle clé dans la tentative de marginaliser Kamto. Ce leader de l’opposition est perçu comme une menace sérieuse pour le pouvoir en place. En qualifiant les propos de Kamto d’« incitations à la violence » ou en remettant en cause sa légitimité électorale, Owona alimente un narratif dangereux, destiné à affaiblir l’opposition.
Maurice Kamto exigence le respect et appelle à la vigilance
Maurice Kamto est bizarrement celui qui prend de la hauteur face à ces insultes et insinuations. Il ne reste cependant pas silencieux. En mars 2025, il a exigé des excuses publiques d’Owona après que ce dernier l’ait accusé, sans preuve, de soutenir des actes de violence. Ce serait, selon lui, une « manipulation politique » visant à détourner l’attention du bilan « désastreux » du RDPC après 43 ans au pouvoir. Pour le leader du MRC, ces attaques ne sont qu’une tentative désespérée du régime pour éviter une confrontation électorale qu’il sait perdue d’avance.
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Kamto, fort de son soutien populaire, notamment au sein de la diaspora camerounaise, avait insisté sur une mobilisation pacifique. Il a appelé les Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales pour faire entendre leur voix dans les urnes. Ses discours, souvent perçus comme un appel à la résistance contre un régime autoritaire, contrastent avec les accusations d’Owona, qui le dépeint comme un agitateur dangereux.
Un Climat Politique sous Tension
Les échanges entre Owona et Kamto reflètent les profondes divisions de la société camerounaise. D’un côté, les partisans du RDPC accusent Kamto de menacer la stabilité du pays. De l’autre, les sympathisants du MRC voient en Owona un relais du pouvoir cherchant à museler l’opposition par des attaques personnelles. Ce climat de méfiance est aggravé par des enjeux plus larges : la crise anglophone, les attaques de Boko Haram, et les accusations de fraude électorale qui pèsent sur le processus démocratique.
Les déclarations d’Owona, comme celles qualifiant le meeting de Kamto à Paris en mai 2025 de « minable », ne font qu’attiser les tensions. Alors que Kamto promet de protéger Paul Biya et sa famille en cas de victoire électorale, Owona y voit une provocation, demandant avec ironie « de quelle protection ont-ils besoin ? ». Ces joutes verbales, relayées par les médias et amplifiées sur les réseaux sociaux, polarisent davantage l’opinion publique.
Impact et Enjeux pour 2025
À l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, les diatribes d’Owona contre Kamto pourraient avoir des conséquences majeures. D’une part, elles galvanisent les bases respectives des deux camps, renforçant la détermination des militants du MRC tout en mobilisant les soutiens du RDPC. D’autre part, elles risquent d’alimenter un climat d’instabilité, surtout si la candidature de Kamto venait à être invalidée pour des raisons techniques, comme le suggère Owona.
Les Camerounais, lassés par des décennies de tensions politiques, aspirent à un débat axé sur les véritables enjeux : emploi, accès à l’eau, électricité, et résolution des crises sécuritaires. Pourtant, les attaques personnelles d’Owona détournent l’attention de ces priorités, au risque de discréditer davantage le processus démocratique.
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