C’est l’une des informations qui ressort d’un atelier présidé par Hermann Fotie II, Secrétaire Permanent du Comité de Compétitivité du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat).
Malgré son rang de 5ème producteur de coton en Afrique, le Cameroun transforme juste 2% de son coton en produits textiles via la Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam). Ce faible taux est tributaire au «manque de compétitivité du Cameroun en tant que site de fabrication par rapport à d’autres pays, une mauvaise organisation et structuration du secteur artisanal au Nord et une indisponibilité des ressources financières requises pour réaliser les investissements nécessaires » apprend-on de Hermann Fotie II, Secrétaire permanent du Comité de compétitivité du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat).
Pour inverser cette tendance, le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt) a révélé le projet du Gouvernement pour la filière, qui vise à porter à 50% d’ici 2030, la part de la production nationale, qui sera transformée localement. Une option stratégique contenue dans le Plan directeur d’industrialisation (PDI), qui place les filières textile et cuir parmi les piliers pour les prochaines années. Selon le PDI, pour atteindre cet objectif, la Société de développement du coton (Sodecoton) va devoir doubler sa production actuelle (400 000 tonnes) en 2025 ; pour satisfaire les quotas habituels que l’entreprise place sur les marchés internationaux et donc réorienter le surplus de production à la transformation locale.
Entre 2014 et 2018, la valeur cumulée des importations des produits des industries du textile et de la confection se situe autour de 584 milliards FCFA. Ce qui représente au gros manque à gagner pour la filière locale. Selon les états financiers officiels, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) affiche des pertes cumulées de 13,4 milliards de FCFA sur la période 2018-2020, avec un pic de 5,3 milliards de FCFA pour la seule année 2018. Son chiffre d’affaires est quant à lui passé de 13,2 milliards de FCFA en 2018 à seulement 9,9 milliards de FCFA en 2019, avant de chuter à 7,3 milliards de FCFA en 2020, soit une baisse de pratiquement 50% par rapport à l’exercice 2018.