La monnaie commune aux Etats de la sous-région Afrique centrale sera au cœur de la Conférence des chefs d’État qui se tient ce vendredi 17 mars à Yaoundé.

Attendue depuis près de deux ans, la 15e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) se tient ce 17 mars à Yaoundé. Au menu des discussions, des annonces fortes, notamment sur la réforme du Franc CFA.

Réforme du F CFA

Il est en effet envisagé que le gouverneur de la Banque centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, présente le fruit de sa réflexion sur la question. Cette réflexion lui avait été confiée en compagnie de la Commission de la Cemac. C’était lors du sommet extraordinaire du 22 novembre 2019. Les chefs d’Etat avaient néanmoins pris soin de baliser le travail. Ils s’étaient dit attachés à « une monnaie commune stable et forte ». Ils avaient aussi demandé « une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération » monétaire avec la France. 

Cryptomonnaie

Comment parler de réforme du Franc CFA sans évoquer la cryptomonnaie ? C’est en tout cas l’autre sujet monétaire sur lequel l’arbitrage des chefs d’État de la Cemac pourrait être sollicité. Pour ce faire, deux présentations sont attendues. D’abord une analyse de la situation. Et puis, les conséquences des cryptomonnaies sur les économies de la sous-région. Il faut dire que la Centrafrique a adopté en avril 2022 le Bitcoin comme monnaie ayant cours légal. Pour le gouverneur de la Beac, cette décision viole les accords de coopération monétaire avec la France. Et aussi les textes régissant l’union monétaire et les statuts de la Banque des États de l’Afrique centrale. La question sera forcément posée sur la table.

Programmes avec le FMI

La rencontre de Yaoundé devrait aussi servir de cadre à des discussions autour de la mise en œuvre de Pref-Cemac. À l’issue de la rencontre extraordinaire du 18 août 2021, les chefs d’État avaient insisté sur la nécessité pour tous les pays de la sous-région de conclure, courant 2021, des programmes de seconde génération et finaliser les programmes de première génération avec le Fonds monétaire international (FMI). Objectif : accélérer les réformes structurelles en vue de faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19, aggravées par la guerre en Ukraine.

Pourtant, à ce jour, seuls quatre pays sur six ont déjà conclu des programmes avec le FMI conforme aux objectifs du Pref-Cemac. Il s’agit du Gabon, du Cameroun, du Tchad et du Congo. La mise en œuvre des programmes de première génération de la RCA et de la Guinée équatoriale état grippée.

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