Le gouvernement camerounais cherche à remédier aux chiffres peu encourageants concernant le réseau routier du pays. Sur un total de 121 873 km, seuls 9 885 km de routes sont bitumées. Tandis que 111 988 km sont en terre, dont beaucoup sont impraticables. C’est dans cette optique que le gouvernement envisage actuellement la création d’un centre d’excellence en entretien routier. Le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, a réuni des chercheurs, enseignants, praticiens et ingénieurs de la diaspora camerounaise. C’était lors d’une visioconférence le 8 juin dernier pour discuter de cette problématique.
Selon les informations du ministère des Travaux publics, le centre d’excellence annoncé sera probablement logé dans l’École nationale des Travaux publics. Son rôle consistera à stabiliser et à entretenir de manière durable les routes en terre, avec pour objectif d’obtenir des routes de bonne qualité sans nécessairement recourir au bitume. Il sera un laboratoire d’expérimentation visant à développer des méthodes et des techniques efficaces pour assurer un entretien durable des routes, en tenant compte des conditions climatiques, des contraintes financières et de la nécessité de densifier le réseau routier à entretenir. En d’autres termes, le centre d’excellence en entretien routier permettra de se former pour répondre aux besoins spécifiques de ce domaine, explique une source proche du dossier.
Au-delà de l’entretien à long terme des routes en terre, le gouvernement souhaite également réduire les dépenses de plus en plus importantes chaque année. Rien qu’en 2022, les estimations pour l’entretien routier étaient de 800 milliards de FCFA, alors que le Fonds routier ne reçoit que 40 milliards de FCFA par an. Cela entraîne un faible taux d’entretien du réseau routier en terre à travers le pays.
En attendant la concrétisation de ce projet, le gouvernement envisage d’utiliser des matériaux locaux tels que la pouzzolane, une roche naturelle présente dans certaines régions du pays, qui pourrait être expérimentée. Pour l’instant, aucun détail chiffré n’a été avancé concernant ce centre en développement, mais le Mintp peut déjà compter sur le soutien de l’UNESCO, entre autres partenaires.