Le mardi 24 juin 2025, le quartier New-Bell, situé dans l’arrondissement de Douala II, a été le théâtre d’une crise sanitaire qui s’est muée en tragédie. Une intoxication alimentaire massive, liée à la consommation de biscuits artisanaux, a causé la mort de deux enfants et l’hospitalisation de 105 personnes, principalement des enfants âgés de 1 à 16 ans. Cet événement a plongé la communauté dans la panique et mis en lumière les défis persistants en matière de sécurité alimentaire au Cameroun.

Selon les rapports, les biscuits incriminés auraient été distribués gratuitement par un commerçant local bien connu dans le cadre d’un geste de charité, souvent appelé « sadaka ». Quelques heures après leur consommation, des dizaines d’enfants ont commencé à présenter des symptômes alarmants : douleurs abdominales, vomissements, étourdissements et, dans les cas les plus graves, détresse respiratoire. Les premiers cas ont été signalés vers 16 heures, déclenchant une mobilisation immédiate des services de santé. L’hôpital Laquintinie de Douala, principal centre de prise en charge, a accueilli 105 victimes, tandis que l’hôpital de district de New-Bell a enregistré les deux décès.

Des crises sanitaires à répétition

Face à l’ampleur de la crise, l’hôpital Laquintinie a déployé un dispositif exceptionnel, mobilisant une centaine de soignants, dont des médecins, infirmiers et psychologues, pour traiter les patients et soutenir les familles. Le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, s’est rendu sur place pour évaluer la situation et rassurer la population. Dans une déclaration, il a affirmé que « la situation est sous contrôle » à Laquintinie, où aucun décès supplémentaire n’a été rapporté. Cependant, l’émotion reste vive dans le quartier, où les habitants exigent des réponses et justice.

Les autorités ont rapidement réagi en arrêtant le commerçant responsable de la distribution et en scellant son magasin. Une enquête est en cours pour déterminer la cause exacte de l’intoxication. Les premiers soupçons pointent vers une contamination des biscuits par une substance toxique, potentiellement due à des conditions de production ou de stockage non conformes. Des prélèvements ont été effectués pour analyse en laboratoire, mais les résultats ne sont pas encore disponibles.

Des services sanitaires désuets

Cet incident soulève des questions critiques sur la régulation des produits alimentaires artisanaux au Cameroun. New-Bell, un quartier densément peuplé et économiquement vulnérable, est connu pour ses marchés informels où les normes d’hygiène sont souvent négligées. Ce drame met en évidence le besoin urgent de renforcer les contrôles sanitaires, de sensibiliser les producteurs locaux aux bonnes pratiques et d’améliorer l’accès à des aliments sûrs.

La communauté de New-Bell, encore sous le choc, appelle à la transparence et à des mesures concrètes pour éviter une telle tragédie à l’avenir. Alors que les victimes poursuivent leur traitement, cette crise sanitaire rappelle cruellement les enjeux de santé publique dans les zones urbaines camerounaises, où la vigilance reste de mise.

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